Chapitre 22 : Le froid de l'hiver

Novembre 388 : Les déserts de Thankr

Anar amena Agogh et Del Yone avec lui pour rencontrer le Crucifié, cependant que Pryuss gardait leur équipement (et notamment les Joyaux) et que Brut prenait en chasse le traitre à la solde d'Azharis (mais avec un total insuccès).

Le Crucifié et ses généraux acceptèrent de les rencontrer. Anar lui exposa la situation et la nécessité de s'allier contre le Chaos. Le Crucifié usa de magie pour s'assurer qu'il ne mentait pas. Cela donna d'autant plus de poids à l'information que l'Alliance n'avait pas souhaité les attaquer mais que la machination avait été ourdie par Kragor lui-même.

Il parla même d'une machination plus vaste, où les Joyaux transcendaient chaque religion mais qu'elles avaient une portée plus importante que la prophétie Catholique.

Le Crucifié et son Dieu pensait que si les 7 Rubis -selon leur croyance- se retrouvaient sur la Vrai Croix, alors Dieu serait complet.

Mais il entendait l'argument d'Anar : les Joyaux avaient une portait plus grande. Et il sentait ses doutes : Mais peut-être avaient ils une composante néfaste.

Alors il fit une offre. Si Anar livrait la moitié de leurs Joyaux, ils s'allieraient à l'Alliance Pacifiste contre le Chaos. Si la situation le requerrait, au final, et qu'il fallait les Joyaux pour un dessein plus grand, il le rendrait à Anar. Et si ce ne serait pas le cas, Anar leur donnerait les autres Joyaux pour réaliser leur prophétie.


Que déciderait le groupe? Anar et Agogh étaient pour accepter. Del Yone et Pryuss contre. Que dirait Brut?

Novembre 388 : Désert de Thankr

Le choix de donner des Joyaux fit l'objet d'âpres discussions au sein du groupe, mais au final, à 3 votes (Agogh, Anar et Brut) contre 2 (Del Yone et Pryuss), il fut décider d'accepter l'offre du Crucifié.

Lorsque les deux armées se rejoignirent, Anar put sentir l'animosité entre les deux factions. Il prit donc l'initiative de leur parler, pour leur faire prendre conscience de l'importance de l'alliance en dépit de leurs haines mutuelles. Et ce fut un succès. A l'exception d'un point : parmi l'Alliance des Pacifistes, il parla de Kragor et leur apprit qu'ils se cachaient surement parmi eux des traitres à la solde de l'Annonciateur de l'Armageddon, voir peut-être le mage même. Anar ne voulait que les mettre en garde, mais sous l'effet de la rumeur, cette mise-en-garde se déforma et devint une marque dans le cœur des soldats. Oh, certes, ils devaient amener les gens qu'ils soupçonnaient devant l'état-major. Mais conserveraient ils la confiance en leurs voisins?

Ils établirent un plan. Del Yone ouvrirait un portail sur les ruines de la tour d'Anafael détruite pendant que les prêtres ouvriraient l'accès dans le Cathédrale de Chartreuse, permettant de transporter les forces vers les terres catholiques au plus vite.

Brut demanderait à Erkhor de perdre les armées du Chaos grâce à des mirages pour optimiser les chances qu'ils arrivent à la forteresse à l'est de Thankr dans les temps.


Mais arrivé devant le Crucifié, Del Yone hésita et fit montre d'un peu de mauvaise volonté, générant une discussion avec son adversaire. Del Yone réprouvait les Catholiques et acceptait l'alliance de mauvaise grâce, surtout qu'il se sentait victime d'un chantage. Alors, il présenta honnêtement son opinion sur eux, leur volonté hégémonique et qu'il s'opposerait à eux pour qu'ils n'aient pas tous les Joyaux.

Ce ne fut pas au goût du Crucifié. Alors, considérant peut-être que Del Yone parlait au nom de sa faction, il fit le serment suivant : s'il faisait tout pour empêcher que l'accord soit respecté, il déclarerait les mages hérétiques et leur faction les pourchasserait et les mettrait au bûcher.

Même Anar y alla de son commentaire, précisant un point de l'accord : même si l'Armageddon se terminait sans avoir eu à utiliser les Joyaux, cela ne voulait pas dire qu'il ne fallait pas les utiliser pour une cause plus grande.

Cette phrase acheva d'éroder une partie de la confiance du Crucifié. N'allaient ils pas, en fin de compte, trouver n'importe quelle excuse, n'importe quelle œuvre à accomplir pour dénier aux catholiques leurs rêves.

Pourtant Anar ne mentait pas. Il comptait bien honorer sa parole. Mais y avait un détail qu'ils lui cachaient?

Fin Novembre 388 : Les Gorges Sacrées d'Erkhor

Après avoir négocié l'alliance entre les Pacifistes et Galinn, le groupe partit en direction des Gorges Sacrées d'Erkhor.

Les forces du Chaos n'avaient pas encore pris de chemin, ce qui laissait une opportunité à l'Alliance de parvenir à compléter leur plan.

Aux Gorges Sacrées, le groupe rencontra les soraniens du lieu avant de monter dans le plan d'Erkhor. Le dieu avait continué son œuvre de création de djinns. Mais le groupe voulait que le dieu perde les forces du Chaos dans le désert le plus longtemps possible.

Erkhor pouvait le faire au détriment de la création de djinns, mais le jeu en valait la chandelle.



Décembre 388 : Anafael

Le groupe repartit vers Anafael, parvenant à rejoindre la capitale avant même l'armée. Campait devant les portes une délégation de la Contrée des Forts.

Celle-ci venait pour demander des explication, voir des compensations face au meurtre de leurs diplomates. Cette délégation était menée par le Capitaine Rakan.



Le groupe tenta bien d'expliquer à Rakan la situation : Kragor était à l'origine du meurtre des délégataires en tentant de faire dégénérer la situation entre Galinn et l'Alliance Pacifiste et maintenant avec la Contrée des Forts. Mais Rakan ne voulait rien savoir, visiblement uniquement concerné par l'aspect protocolaire de la rencontre.


Pourtant, ils eurent deux propositions de contact :

Le premier fut d'un ami commun :



Agralan s'avéra être un serviteur du Diable, opposé au Chaos et donc prêt à les aider.

Il connaissait visiblement le plan de l'armée. Lorsque le groupe lui demanda comment, un regard très furtif vers Del Yone laissait penser qu'il avait encore un lien avec la Diable, mais cela semblait impossible à Del Yone et uniquement une diversion subtile du démon.

Ce qu'il leur apprit : que pour perdre l'armée, il faudrait d'abord tuer les trois démons prescient qui empêchait l'armée de tomber dans la moindre embuscade :



Pouvait-on lui faire confiance?


Et quel était le second rendez-vous de la nuit?

Novembre 388 : Anafael

Agralan avait une autre information majeure pour le groupe. Un démon du Diable infiltrait une secte Chaotique qui proliférait parmi les Ordres Catholiques. Et ceux-ci planifiaient d'éliminer les hauts prêtres capables de bénir les armes en masse et donc de contrer l'immunité de certains démons aux armes normales. Malheureusement, leur agent avait été visiblement éliminé avant d'avoir découvert les détails du plan.


Après ce rendez-vous, il restait 1h30 environ avant le suivant.

Ce second rendez-vous était peut-être un piège, car un rendez-vous secret ne cadrait pas avec la personnalité de Rakan.

Le groupe décida de prendre ses précautions. Agogh surveilla les appartements du capitaine. Les autres surveillaient l'auberge.


Un gradé vint sur les coups de 11h et emmena les gardes personnels de Rakan quelque part dans la forteresse. Agogh choisit de  les suivre et les espionner car il doutait vraiment de leurs buts quitte à ne pas se rendre au rendez-vous.

A l'auberge, ce fut bien Rakan qui y vint en toute discrétion. Le capitaine les réprimanda pour s'être montré aussi insistants. Il pensait son pays gangréné par la guilde du Pendule et n'avait confiance en personne dans la délégation à l'exception de son second, qui s'était occupé de détourner l'attention de ses gardes personnels.

La situation était grave dans son pays. La Contrée des Forts était une nation issue des traumatisés du deuxième Armageddon. Ils avaient militarisés le royaume, construits des forts tout du long et il y régnait une psychose du 3ème Armageddon (à raison d'ailleurs, puisqu'il était survenu).

C'était un terreau fertile pour la Guilde du Pendule. Jouer sur les peurs et la paranoïa... Rakan n'était pas un dirigeant, juste un agent privilégié. Et certains membres des dirigeants devaient servir le Pendule. Malheureusement, Anar ne put que s'excuser de ne pouvoir l'aider. Ils avaient d'autres sujets à traiter. Un respect mutuel s'installa, bien que Rakan continuerait en public de les traiter avec mépris.

Novembre 388 : Anafael

Les armées rentraient à la capitale. Le Crucifié précédant les Templiers et guerriers de la foi Catholiques, les fiers chevaliers armurés montant leurs destriers. Les solides troupes naines marchant au pas, haches et marteaux portés dans leurs dos, longs manteaux de mailles. Les placides Hurucks, qui formaient des unités de tirailleurs, armées de leurs frondes et de leurs épées. Et enfin, Anafael, avec ses troupes humaines et ses arbalétriers gnomes.

Mais cette puissante armée était accompagnée de deux émissaires se revendiquant Adeptes de Justice : Orikan, l'Adepte d'Anar le Diplomate et Elioh, l'Adepte de Brut le Protecteur.

Le groupe souhaitait absolument les rencontrer.

Ni Orikan, ni Elioh ne semblaient reconnaitre Anar et Brut. Pire, ils pensaient que ces noms n'étaient que des concepts personnifiant des aspects de Justice. Ils proposaient la chose suivante : faire venir des Adeptes de Brut et du Gardien de la Terre "magiciens" pour compenser l'absence de magiciens qui quittèrent Eleckase pour les Plans. En contrepartie, la nation qu'ils représentaient acceptaient l'établissement d'une Cour Supérieure de Justice, qui amendait les Lois et à qui on pouvait faire appel si le jugement d'un juge "local" était inapproprié. Ils garantissaient le respect de traditions locales, jusqu'à un certain point toutefois (par exemple, pas de sacrifices humains).

Anar en prit ombrage. Et lorsqu'en plus, Orikan proposa que, si le temps manquait, on pouvait ouvrir un portail direct, il perdit son sang-froid et décocha une flèche dans l'épaule du diplomate, certain de la duplicité de ces deux-là. Il n'allât pas plus loin toutefois et Del Yone, qui avait senti que la magie d'Orikan était bien issue de Justice, préféra le soigner. Néanmoins, les deux quittèrent les lieux dépités, sous les remontrances d'Anar.

Toutefois, une fois sortis, Agogh admit qu'il comprenait la démarche et qu'elle lui semblait nécessaire pour promouvoir Justice.

Alors Anar se ravisa et retourna les rejoindre, trouvant Orikan en train d'effectuer un sortilège. Il contactait Sentory lui-même. Ce fut l'occasion de rassurer Sentory, qui pensait qu'ils avaient quitté la cause, ou peut-être étaient morts.

Sentory leur apprit que le siège du pouvoir de l'Entité était assiégé par les hommes-lézards, mais ceux-ci, léthargiques du fait du froid de l'hiver, ne risquaient pas d'attaquer avant le printemps. Bien sûr, ce pouvait-être le bon moment pour contre-attaquer, mais la cité risquait gros à se passer des défenses apportées par les murailles.

Pouvait-on négocier ou découvrir ce que voulaient les hommes-lézards? ¨Pouvait-on demander de l'aide à Bhrill?

Le groupe demanda à garder Orikan et Elioh auprès d'eux. Bien sûr, Sentory n'y voyait pas d'inconvénient. Ils pouvaient être utiles sur place.


Après la durée du sortilège, Orikan admit certaines choses : il était expérimenté, adepte de la Balance de longue date mais certainement déstabilisé par le changement opéré. Il avait vécu toute sa vie en tentant de maintenir l'équilibre pour maintenir la paix. Maintenant, sa Balance voulait juste détruire le Chaos et la Loi. Et si elle échouait?

Quant à Elioh, son avis était fait : Anar n'était qu'un dangereux fou furieux, violent et extrémiste. Il vallait certainement mieux éviter l'elfe.



Fin Novembre 388 : Chartreuse

Les hauts prêtres de Chartreuse aussi. La religion Catholique allait instaurer un titre nouveau, requis pour centraliser leurs forces : celui de Pape. Le vote aurait lieu dans une pièce qui les transporterait dans un autre Plan le temps de l'élection : celui de Dieu. Avec une tentative d'assassinat qui se profilait, les temps précédant l'élection pourraient être dangereux.


Del Yone ouvra le portail cependant que les Hauts Prêtres firent de même à Chartreuse. C'est au milieu de la Cathédrale de Chartreuse que débarquèrent les troupes de Galinn et de l'Alliance Pacifiste. Pryuss, qui les précéda, inspecta la foule et repéra un Véléid. Que faisait ici un homme-ailé?

Novembre 388 : Chartreuse

Le véléid s'appelait Yavel Thaïs. Il cherchait de l'aide contre la troupe d'une cinquantaine de personnes qui avait débarqué à la Cité de la Magie à la recherche d'un labyrinthe. Il se disait que, compte tenu de l'animosité qu'il existait entre Galinn et Azharis, peut-être pourraient-ils les aider.

La Cité de la Magie avait perdu l'essentiel de ses effectifs de talent, partis dans les Plans suite à la convocation de la Magie. Et les mages restants avaient perdus leurs pouvoirs, dès lors qu'ils étaient d'une certaine puissance. Et comme leurs principales défenses s'appuyaient sur la magie, ils n'osaient évincer les hommes d'Azharis, car ils ne pouvaient se défendre si Azharis décidait de les punir. Ils ne pouvaient rien faire sans protection d'un royaume extérieur.

Yavel ne savait guère le contenu du labyrinthe. Les plus hauts dignitaires de la Cité étaient probablement les seuls à savoir, et ils avaient quitté Eléckasë.

Pour Del Yone, la situation était limpide : on ne pouvait laisser Azharis d'emparer de ce qui se cachait dans le Labyrinthe. Mais comment concilier cela avec la guerre en approche?


Il fit une rapide vérification de l'état des nœuds d'accès des lignes telluriques. Il restait peu de tours actives mais il se tissait un réseau en activité assez étonnant, pour lequel Del Yone identifia quelques points d'entrées : l'île d'Argun, la forêt de la Terre des Clans, l'ancienne forêt à l'ouest d'Isandrelle, le sud de la Taltaria.

Cela pouvait-il permettre de raccourcir les trajets?


Mais il fallait d'abord s'occuper de la conspiration orchestrée par le Chaos contre les Hauts Prêtres. Et pour ce faire, le groupe décida d'essayer de localiser le chaotique qui se déguisait en prêtre Catholique et qu'ils avaient épargné, il y avait un an de cela, lorsque le Chaos ne représentait pas encore leur menace principale, cela dans le but de menacer la succube Azel Caberr.

Ou se trouvait ce prêtre? A Chartreuse évidemment!

Novembre 388 : Chartreuse

Ce prêtre chaotique s'appelait Hedanite. La triangulation grâce au sort de direction de Del Yone lui permit facilement de retrouver la trace du chaotique dans une église de quartier de Chartreuse.

Il ne fut pas difficile à appréhender. Mais il ne se montra guère coopératif. Il existait bien des conspirateurs, mais ils restaient masqués et le chaotique ne lâchait rien de plus, malgré les menaces. Quant à la torture? Il fallait un certain état d'esprit et de plus, le temps manquait pour le faire craquer.

Del Yone fit le choix de tenter de lire son esprit grâce à ses pouvoirs psys, mais il constata un mécanisme de défense qui grillerait l'esprit du prêtre.

Seulement, rien n'y faisait, il ne cédait pas, certain que son âme serait recueilli par le Chaos.

Del Yone décida d'utiliser la magie malgré tout. Il combina le pouvoir du Joyau des Ombres pour instiller en Hedanite de la terreur, puis de lire dans son esprit grâce à ses facultés psys, quitte à le tuer. Il entrevit une réunion des cultistes cagoulés ou ils décideraient comment mettre en œuvre leur meurtre.

Cela scella les chances de survie du prêtre, mais pour éviter l'hypothèse que son âme puisse informer le Chaos d'une quelconque façon, Del Yone l'enferma dans une gemme.

Le point fut confirmé lorsque le reste du groupe parvint à ouvrir une cache secrète dans ses affaires. Il s'y trouvait une dague sacrificielle magique qui permettait de contacter quelqu'un ou quelque chose, au prix d'un sacrifice. Il s'y trouvait aussi la cagoule du prêtre, ainsi qu'un message donnant rendez-vous le lendemain soir, dans une église de Chartreuse.


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Il retournèrent voir le Grand Inquisiteur Adrien et mirent un plan en place avec lui pour démasquer un éventuel traitre parmi les Hauts Prêtres.

Ils feraient croire en l'existence d'un tour préliminaire entre les 12 Hauts Prêtres, et seuls les élus iraient ensuite dans la pièce sacrée, pour que Dieu choisisse son Pape.

Le tour préliminaire n'étant pas sacré, il se ferait sur Eléckasë, à Chartreuse. La défense serait confiée à une force neutre : le groupe!


Il s'agissait d'un mensonge, et le Crucifié accepta de jouer le jeu.



Chaque Haut Prêtre fut reçu en privée. Chacun avec des détails de défense différents. Restait à voir ce qui filtrerait à la réunion secrète des cultistes.

Enir fut le premier reçu. Au courant de la menace qui pesait sur les Hauts Prêtres, il comprit immédiatement qu'il s'agissait d'un stratagème.

Akalahastan, l'une des cibles du Chaos, demanda que, même si les discussions se faisaient en publique, il faudrait user de magie pour rendre les échanges secrets. Il ne serait pas adapté que les extérieurs entendent leurs paroles.

Vav Ghepen admit l'aspect politique qui régnait parmi les douze. Lui ne briguait pas la place de Pape, mais il espérait être dans son camp. Il savait qu'en terme de pureté, certains avaient des défauts, comme des soirées sado-masochistes. Être Haut Prêtre était l'occasion d'accéder aux sphères du pouvoir.

Wallach le Forgeron, une autre cible, voulait pouvoir bénéficier de ses atouts de protection lors du 1er tour. Il conservait de la méfiance envers certain de ses pairs.

Epinoa Khefen se considérait l'allié de Jestiph et était contre le Crucifié. Il réprouvait ce nouveau procédé d'élection.

Jestiph le Radieux, qui était le plus puissant des Prêtres de Guerre (et une cible potentielle), en ajouta sur le sujet. Son désaccord provenait d'abord de sa volonté de s'allier aux Kaladars (qu'il considérait comme maléfique bien que Catholique). Mais par ailleurs, il expliqua que la progression dans la maîtrise de la magie divine n'était pas inféodée en la pureté de la personne, ce qui expliquait pourquoi des chaotiques pouvaient infiltrer leur hiérarchie. A partir de là, il avait un doute. Le Crucifié était-il vraiment l'Elu de Dieu (sachant qu'il était le seul dans l'histoire à qui Dieu avait parlé en direct) ou quelqu'un qui avait trouvé le moyen d'utiliser la Vrai Croix sans en mourir?

Novembre 388 : Chartreuse

Le suivant était Altasi Godol, un vieil érudit très intéressé par les prophètes, d'abord Catholiques, mais pas uniquement. Altasi était le mentor du Crucifié, celui qui l'avait vu grandir et qui avait vu en lui l'élu de la religion Catholique. Il avait été certain que le Crucifié pourrait supporter la Vrai Croix.

En Maddrun, il voyait un adepte de Cybill, le dieu du Meurtre, et ne prêtait pas grande fois en ses propos. Et pourtant, le groupe parvint à le faire changer de perspective. Et si les Rubis, appelés par ailleurs les Joyaux-Etoiles, n'étaient pas des objets sacrés de la religion Catholique mais des artefacts.

Il admit que lui et le Crucifié allèrent voir l'Oracle. Lui ne fut pas reçut, mais le Crucifié oui, à qui il fut prédit qu'il deviendrait un martyre.


Aurèle Joroaste était un Haut Prêtre issu de la noblesse. Il se montra désagréable à chaque étape de l'entretien, critiquant tout ce qui était proposé, quand bien même il n'y avait pas lui de le faire. Il coupa assez rapidement l'entretien, en critiquant les nouvelles modalités du vote.


Hatarmoff prit le groupe pour des serviteurs, puis fut désagréablement surpris de découvrir qu'un demi-homme-lézard, un demi-orc et un elfe étaient aux commandes du système de protection. Hatarmoff les considérait avec beaucoup de mépris. Il était l'inventeur et le promoteur d'un courant de pensée au sein de la religion Catholique : la race élue était la race humaine, les autres lui étaient inférieures.


Temaros avait été un prêtre aventurier, un prêtre errant qui avait parcouru le monde avec des compagnons. Il avait une plus grande ouverture d'esprit que les autres Hauts Prêtres vis-à-vis des autres cultures. Temaros apprit beaucoup du groupe sur de nombreuses possibles préconceptions qu'il avait. Il se montra d'un esprit fin et brillant. Mais il semblait étrange à Anar qu'un tel homme finisse par rejoindre les Hauts Prêtres (et le possible manque d'aventure associé), mais Temaros n'était pas de cet avis. Une personne tel que lui avait beaucoup à offrir dans un contexte d'Armageddon, autant pendant la guerre, qu'après (si tant était que leur foi y survivait) dans une phase de reconstruction.


Lacan était un homme âgé qui ne pensait plus en avoir pour très longtemps, craignant d'être atteint de sénilité. Il avait régulièrement des trous de mémoire et trouvait qu'il avait fait son temps. Il conservait néanmoins une intelligence vive et hésitait à qui donner sa voix : pour Enir, ce qui venait à renforcer le Crucifié, Jestiph, le contrepouvoir et le parti de la guerre, ou Tiglesius le politicien proche de la Noblesse?
Car une noblesse existait bien, incarnée par le roi Chastes, mais en retrait depuis la venue du Crucifié. D'après Lacan, Chastes voyait en lui l'élu de la foi catholique.
Lacan ne se voyait pas du tout en position d'être Pape. Vieux, malade, il n'en avait absolument pas la volonté.


Tiglesius fut le dernier de la liste. Celui dont on disait qu'il n'était pas respectueux de son vœux de chasteté (on parlait de soirées sadomasochistes) se montra très politique, félicitant le travail du groupe et leur ingéniosité. Ses mots étaient toujours mielleux, même envers ses rivaux mais il était un candidat sérieux au poste de Pape.



Une idée était venue au groupe lorsqu'ils parlaient avec Lacan. Il existait 7 péchés et 7 vertus. Se pouvait-il que chaque Haut Prêtre en représente une? Mais le total faisait 12. Il en manquait alors 2. Ils en parlèrent avec le Crucifié qui alors évoqua l'idée que le treizième et le quatorzième seraient alors le Maître du Temple, Guy de Laurnac, et Adrien l'Inquisiteur Suprême.

Cela donnait la liste suivante :

Enir : vertu de la Bonté
Akalahastan : vertu, mais laquelle?
Vav Ghepen : vice de la Gourmandise
Wallach le Forgeron : une vertu, mais là encore, laquelle?
Epinoa Khefen : vice le l'Envie
Jestiph le Radieux : une vertu, en question
Altasi Godol : vertu de la Tempérance
Aurèle Joroaste : vice de la Colère
Hatarmoff : vice de l'Orgueil
Temaros : vertu du Courage
Lacan : vice de la Paresse
Tiglesius : vice de la Luxure
Guy de Laurnac : vice de l'Avarice
Adrien : vertu de la Justice


Brut souhaitait ardemment essayer de voir s'il pouvait toucher la Vrai Croix, mais le Crucifié y était réticent : il ne fallait pas perdre un guerrier d'autant de valeur la veille de l'une des batailles les plus importantes du 3ème Armageddon. Qu'il tente, après la bataille.

Novembre 388 : Chartreuse

Les cultistes allaient se réunir ce soir à minuit. Anar utilisa le Joyau des Ombres pour prendre l'apparence du prêtre corrompu Hedanite et se rendre le plus discret possible. Del Yone se rendit sur place, transformé en mouche, pour ouvrir un portail dans l'hypothèse où le reste du groupe devrait avoir à intervenir.

L'avantage était qu'en plus, les cultistes avançaient cagoulés. Il composa le code à toquer réalisé par le premier cultiste arrivé et entra sans difficulté. La porte fut ouverte par un employé du Temple visiblement en cheville avec les cultistes. Celui-ci eut un moment de doute à l'erreur de porte d'Anar, mais il se garda de se montrer trop paranoïaque et Anar put accéder à la réunion.

Une vingtaine de cultistes se réunirent. L'un d'entre eux s'exprima au nom du maître. Les plans devaient changer et s'accélérer. Ils n'auraient pas 5 cibles, mais 3 cibles principales : Akalahastan, Wallach le Forgeron et Temaros. Et comme leurs adversaires se doutaient de quelque chose, ils passeraient à l'action ce soir même. Il ne faudra pas tenter de survivre. Si l'opération était un succès, ils reviendraient sous forme de démon et auraient un fief après la conquête du Chaos. Bien sûr, une fois les 3 éliminés, ils pouvaient tenter de tuer Enir et Jestiph.

Il distribua du poison et 3 feux d'artifice pour informer les autres groupes que l'un des prêtre était mort, de sorte à coordonner les efforts. Inutile d'y survivre!

Anar décida d'ajouter son grain de sel : il prétendit que Wallach était trop protégé et bardé d'objets magiques, information qu'il tenait de ses propres sources. Cela incita les cultistes à changer de plan et de diviser les forces en deux groupes.

Ils se mirent en route, prenant un chemin secret par les souterrains, dévoilé par le portier complice.

Del Yone alla prévenir le reste du groupe pour se poster dans les chambres de Temaros et Akalahastan. Mais ils se heurtèrent aux gardes suspicieux du Palais dans lequel logeaient les Hauts-Prêtres, bien conscient que n'importe qui pouvait être un ennemi voir user de magie pour les tromper.

Del Yone exigea donc de parler à Enir. Il demanda à ce que Temaros et Akalhastan se rendent chez le Crucifié et que des gardes soient prévenus. Ils tendraient un piège aux cultistes dans leurs chambres.

Ils se rendirent au chambre. Dans les couloirs, une magie était active. Ils se cachèrent en attente de l'arrivé des cultistes.


Du côté d'Anar, ils avançaient lentement dans le réseau souterrain. Lorsque soudain, le cultiste qui ouvrait la marche s'arrêta. Le Maître les informait qu'au palais, on savait qu'ils arrivaient. Il y avait un traitre quelque part.

Tous devraient donc faire preuve de leurs dons du Chaos. Le premier avait le visage qui semblait se liquéfier, le second montra ses pinces, puis ce fut au tour d'Anar...

Il s'entailla la main et fit tomber les illusions, se donnant un visage d'elfe, son vrai visage.

La consternation gagna le groupe des cultistes. Était-ce vraiment un don du Chaos? Mais, comme lui, contrairement aux deux premiers, ne put reprendre son apparence de cultiste, le doute des adeptes se mua en opposition.

Anar fonça sur le premier pour placer le Dague Sacrificielle Chaotique de communication. Il évalua ses chances de parvenir à fuir... et prit sa décision. Il trancha la gorge du cultiste pour fuir à toute jambe!

Erreur! Le sacrifice activa la magie du Chaos et son esprit quitta son corps. Il y avait un embranchement : un contact vers quelqu'un dans ce plan et un contact hors du plan. Anar choisit de contacter quelqu'un dans le plan. Il rencontra donc, le maître, une petite créature larvaire, au visage humanoïde mais difforme et bouffi, munie de nombreuses longues et fines tentacules.

Il regagna son corps, qu'il découvrit maintenu à terre par plusieurs cultistes déjà confus par la tournure des événements. Il leur annonça que le Maître lui avait parlé et le traitre était éliminé. Il fit preuve d'un aplomb presque surnaturel compte tenu de la situation grave dans laquelle il se trouvait. Il avait suffisamment d'assurance pour les amener à retourner sur leurs pas.


C'est à ce moment que Del Yone contacta Anar pour savoir ce qu'il se passait. Anar lui raconta la situation menant le groupe à aller le sauver via les égouts. Mais rien n'y fit, il ne le trouvait pas. Il fallait donc le rejoindre par le Temple. Brut explosa la porte, Pryuss assassinat le portier, et ils arrivèrent sur place.

Pendant ce temps, Anar fit de nouvelles révélations aux cultistes. Il devait contacter à nouveau le Maître. Il avait besoin d'un sacrifice, qu'un cultiste accepta avec joie en vue de devenir un démon. Cela permettrait à Anar de parler au Maître et peut être découvrir qui il était.



Lorsqu'ils arrivèrent au Temple, Anar, Del Yone et Pryuss se lancèrent à l'assaut. Brut affronta de multiples adversaires, frappant de toute sa force. Pryuss abattait un à un les prêtres qui faisaient appel à leur pouvoirs du Chaos cependant que Del Yone créait la confusion dans le combat en rompant les lignes par ses murs de feu. Même à trois contre une vingtaine, Il était évident qu'ils gagneraient.

Mais, cependant que les adeptes du Chaos se faisaient massacrer, Anar se glissa dans le dos d'un cultiste, pour lui trancher la gorge. Pour la troisième fois, il usa de la force sacrificielle du Chaos mais cette fois, pour quitter le Plan et rejoindre celui du Chaos et se retrouver face à l'Entité du Chaos elle-même.