Résumé de la campagne

Partie 1 : Prostitution :

C't'histoire commence avec Kheron, une figure des Tanneries de Bejofa. Le genre caid respecté. C'est vrai que pour un type comme moi, ça reste une petite frappe. Mais pour les Tanneries, un type qui compte, et membre de ces fils de putes des Fils du Sabre.



Une de ses filles, Princesse, avait disparu. Occupé par d'autres affaires, ce gros lard s'est adressé à des jeunes frappes du quartier :

Bren, un nain, perceur des coffres.
D., un prêtre contrebandier.
Lendar, un détrousseur.
Mélusine, une courtisane.
Pango, un gouri pangolin brute.

En v'là une belle team de branqu'. Mais, y avait du potentiel. Fallait être aveugle pour pas le voir.

C'était donc parti pour le sauvetage de la Princesse! Bon les chevaliers n'avaient aucune chance de ravir sa virginité en revanche.

Trêve de conneries. D'après les autres filles de Kheron, Rania et Mila, un riche bourgeois, Jared Holler, avait le béguin pour elle. Pourtant Rania ne semblait pas à l'aise.

Un interrogatoire avancé de la pute a éclairci le bouzin : cette conasse de Princesse discutait avec un félis de la Famille des Félin : Narliss. Je vous ai déjà dit que les félins étaient de bons gros fils de putes? Pire que les Fils du Sabre? Ché pas, à égalité je dirai.

Pango s'est essayé à l'entourloupe avec Narliss. Moi j'dis qu'il vaut mieux faire ce qu'on sait faire. Mais visiblement, le départ de Princesse était bien en négociation, sauf que Khéron avait son fils pour la tenir. Si Kheron l'apprenait, il l'aurait mauvaise.

Mais Narliss ne l'avait pas.

L'autre piste, c'était Holler. Un bourgeois dans la verrerie. A priori parti en affaire pour la journée à Djeddir et ne rentrant que le lendemain. Marié, deux gosses, sa femme se tape un autre type (Bren s'est rincé l'œil. Les nains aiment voir les grosses teubs des humains, j'imagine. S'il voyait un Djazzar...). Bref, avec un peu de pudibonderie, ils les attachèrent de sorte à ce que le mari tombe sur les deux chauds.

Sauf qu'en fait, grâce à au livre de compte du père Holler, nos bras cassés ont découvert qu'il louait par le biais de sa société un bouge. Et ce depuis peu. Ce porc y tenait Princesse. Qu'il la baise, ok. Mais il devait raquer pour ça. Il avait pas assez de cartes fidélité pour se la faire gratos aussi souvent.

Le proprio, c'était Alken Lenoir.



Puisqu'ils avaient trucidé Holler, Alken, un mage, le débita en morceau. Plus simple à transporter. Et Princesse était de retour au bercail. N'empêche, ce putain de mage noir avait un rôle à jouer.

Partie 2 : Une affaire de paris truqués.

Je vous ai déjà dit que j'aimais pas les Fils du Sabre? Ces bâtards ne sont pas comme les Reîtres. On peut leur parler et faire des affaires avec eux, mais ils vont négocier âprement. Et quand tu vas repartir content de ton deal, tu vas juste découvrir qu'ils t'ont baisé en beauté.

Là, ils étaient sur une nouvelle idée. Les paris truqués.

D'Ormany, je l'ai connu le lascar. Un boxeur, gros bras, pas hyper talentueux. T'façon, tout le monde s'en foutait. On lui disait quand se coucher ou quand son adversaire allait le faire. Je sais pas si ce type a connu le moindre combat à la régulière de sa vie.

Depuis qu'il était rangé, il avait sa propre taverne, "La Castagne" et ses samedi soirs "Jour de match". Le mec ne connaissait que le trucage. Pas étonnant qu'il truquait ses matchs. Et son poulain se nommait Hassan la Brute. Invaincu depuis presque 1 an.

Kheron, c'est le genre de crevard qui sait qui peut le faire monter dans la hiérarchie. Un chef doit repérer les mecs qui sont bons. Alors il s'était mis à tester l'équipe. Ils misent sur Hassan la brute, qui gagne par KO au 3ème round. Coursiers, quoi.

Ouais, mais, l'adversaire d'Hassan, c'était un stovenger du nom de Cyrdric, un type repéré par un gouri-souris du nom de Karsaak.



Kaarsak, c'est le roi de l'embrouille, le champion du plan foireux, le genre que tu déteste pas mais que t'as envie de baffer.
Alors quand il est tombé sur un esclave en fuite, un stovenger balaize comme pas deux, il s'est dit que sa carrière de manager de boxeur allait décoller.

Sauf comme tout ce qu'entreprenait Karsaak, son plan allait dérailler. Le stovenger, se laissa prendre quelques mandales par Hassan, le type au jeu de jambe de feu. Hassan, je l'avais déjà vu boxer, impressionnant, Il avait l'air de glisser sur le ring. Et après s'être pris 3 mandales, Cyrdric en renvoia une. Une patate mythologique, qui envoya Hassan au tapis, round 1. Pire encore, le khaler était raide-mort.

D'Ormany se fit assaillir par toutes les Familles qu'il avait impliqué dans ses magouilles : Félins et Méloriens. Il était dans la grosse merde. En plus les Fils du Sabre aussi allaient lui réclamer une ristourne. Karsaak ne s'est pas fait prier ; lui et Cyrdric ont pris la poudre d'escampette.

De retour chez Kheron pour annoncer le fiasco, les gars ont pu rencontrer un type du nom d'Azim.



Le grand patron des Fils du Sabre sur le quartier des Tanneries. Quand on peut pas avoir du galon sur place, on cherche des chemins de traverse. Je pense que c'est ce qui a motivé le gars a envoyer un espion à Samarande au quartier de la Pointe de Flèche. Il devait se voir en futur patron des Fils sur Samarande. Faut dire, les Fils du Sabre n'y ont jamais été dominants. Alors le poste était surement moins concurrentiel que celui de patron de Bejofa. Et faut bien dire, ça avait la classe.

Ce que je n'aurai jamais pensé, c'est que l'espion était Hassan la Brute lui même. Putain, un malabar comme lui, un espion. Ca, ça faisait chier! On l'avait complètement raté. C'est pas le genre d'erreur qu'on pouvait pas se permettre. On aurait du l'éliminer beaucoup plus tôt. Et ce d'autant plus que le gars s'était assez bien rencardé. Ca, ça faisait chier parce qu'on ne voulait pas mêler les Fils du Sabre à nos affaires. Il savaient pas grand chose mais quand même.

En tout cas, merci au stovenger débile et à sa droite de feu et à Karsaak l'embrouille. Qui sait ce qu'il aurait pu apprendre avec plus de temps.

Karsaask était d'abord parti se planquer à la Lie du Calice. D. avait négocié avec D'Ormany pour retrouver le gouri, espérant prendre des parts dans son affaire. Quel naïf. Il aurait juste fini dans le caniveau. J'imagine qu'on garde des traces de son éducation Arlamiste.

Pango et ses potes retrouvèrent Cyrdric à la Lie du Calice. Le type s'avérait donc un colosse assez simple et la mort d'Hassan un simple accident. Et à priori, le gouri était à la fumerie du dessous. Un prêtre défroqué, pouvait peut-être les coopter pour s'y rendre. Pango décida de s'en faire un allié.

Mais avant d'y arriver, le reste du groupe avait déjà retrouvé la trace de Karsaak. Il n'était pas resté à la Lie du Calice. Ce petit fumier avait laissé Cyrdric derrière lui, avec tous les risques que cela comportait, pour se planquer chez des potes à lui. Des dealers aussi minables que ce gouri, les Chuchoteurs je crois. Des jeunes vendant du jésugen sans se rendre compte que les Familles finiront bien par leur tomber dessus.

Pour le pêcher, le groupe était prêt à tout, quitte à se battre. Karsaak tenta de prendre la poudre d'escampette et se glissant le long d'une corde, qui fut secouée, de sorte à se que Karsaak s'écrase plusieurs mètres en dessous. Dans un état critique, le groupe prit le parti de la sauver.

Et pour récupérer le fric de Kheron, ils décidèrent de voler d'Ormany, sellant son sort auprès des Félins et des Méloriens. Il ne s'en sortirait probablement pas.

Ce succès marquait leur entrée dans les Fils du Sabre.

Partie 3 : Une arnaque complexe.



-T'ECRIS TOUT CE QUE JE DIS!

-Oui, Monsieur, j'ai compris.

-ET ARRETE DE ME PRENDRE POUR UN CON, "Dois-je corriger le texte de vos scorbutes (note du scribe : il fautt lire scories)gamma ticalles?"..... fils de pute, va.

-En deux mots? Gammaticalle?

-Hein?

-Pardon Monsieur, continuez. J'écris tout monsieur, comme vous me le demandez.

-Ouais ok. Bon, si, je suis là, avec toi le scribe, c'est parce que monsieur le "général" pense que je suis le mieux pour raconter cette histoire. Parce que c'est un peu mon histoire. Enfin pas vraiment, parce que j'y fais pas grand chose, mais parce que je suis impliqué. Mais bon, c'est pas pratique parce qu'en fait, je sais pas écrire.

-certes, monsieur.

-ok, ok, par où je commence. Par Hassan tiens. Le gars Hassan, je l'avais déjà vu. Même parlé. Il savait aligner des phrases et tout, mais il avait pas l'air futé. Alors je l'ai jamais tenu à l'œil (de mon seul œil, d'ailleurs). Et pourtant faut croire que ce type était une taupe pour les Fils du Sabre.

-La Famille criminelle?

-Non, les fromagers, couillon. On savait pas ce qu'il savait, et le groupe de Pongo avait trouvé quelque chose. Notre gouri et moi avons été chargé de les garder un peu à l'œil, au cas ou les affaires d'Hassan leur en avait trop appris. Quand je pense que ce boxeur savait lire et moi pas. J'aurai toujours aimé savoir lire, mais c'est pas lire qui ramène le pognon.

-Dois-je en déduire, monsieur, que je ne serai pas payé?

-C'est quoi le rapport?

-Non, rien.

-Il se trouve que le hasard fait parfois bien les choses. Un type du nom d'Alken Lenoir vient les voir. Un mage. Non pire, un démoniste. Pour traiter avec Pongo et ses potes. Pas le genre de chose que je ferai, ç'est des embrouilles trop merdiques.


-Vous avez une morale vous.

-Ouais, n'exagérons rien. Disons que j'ai un sens de l'honneur qui dit : ne traite pas avec les démons. Ca a pas l'air de déranger leur groupe alors ils acceptent son marché : lui les rencarde sur un coffre à voler, ils gardent le butin et lui prend la relique maudite.

-Et ils acceptent ça?!?

-Je pense pas qu'il ait présenté le coup comme ça. Bref, le magot était chez un prêtre du nom de François Nardin.



-Dans les ordres, on trouve deux espèces de cureton : le mec de mauvaise foi, qui vous réprimande sur vos pensées impures pendant qu'il baise votre femme dans le confessionnal. Et l'autre genre, le mec de mauvaise foi qui cache son abjectation par des principes rigides et moralisateurs et qui commet ses crimes au nom de la foi.
Ben Nardin est de la première espèce

Naissance noble, entrée dans les ordres, prêche le matin et partouze le soir. Je voulais vraiment savoir ce qu'un connard comme Alken pouvait lui vouloir. J'ai d'abord suspecté le meurtre. Mais au départ du groupe, il était toujours en vie.

Alors je lui ai fourré dans les pattes une pute qui m'en devait une, Missy. Débrouillarde la gosse. Il a foncé sur elle, pour, je cite, noyer son chagrin d'amour.
Dans le groupe des Fils du Sabre, il y avait une fille, Mélusine, une courtisane..

-Mélusine? Ca ne sonne pas Khaler.

-Ca l'est pas. Les Fils du Sabres ratissent plus large dans le recrutement même s'ils réservent les hauts postes aux Khalers.

-ah.

-Les Félins font pareil avec les félis. Au moins les Taupes sont réglos eux, ils prennent que des gouris.

-Comme les Méloriens. Ils protègent nos intérêts eux.

-...

-Pardon, monsieur, c'était déplacé.

-Bref, cette Mélusine est une sacrée bonasse. Et elle a réussi à rendre le prêtre accro à elle, sans même baiser avec lui.


-Parfois les sentiments peuvent être purs, monsieur.

-Ah! Des sentiments purs? Il a appelé ma Missy du nom d'emprunt de cette Mélusine en lui faisant faire des choses que ta fibre Arlamiste ferait frémir.

Sauf que, pas moyen de savoir ce que le groupe faisait.

-Que voulez-vous dire?

-Ben, ils sont venus, ont enquêté - soit Mélusine et D. comme pèlerins ou un truc du genre, Bren et Lendar en bourgeois mal fagotés de Béjofa, Pango en caniche du nain-, et se sont barrés après.

-J'imagine que Mme Mélusine ne souhaitait pas perdre sa vertu.

-Laisse moi rire. Ils ont eu ce qu'ils voulaient.
J'ai cherché dans l'histoire de Nardin : petite famille noble de Béjofa, anoblie il y a peu. Son grand-père, capitaine d'une unité de Gardiens de la Foi, avait été anobli pour avoir aidé Bejofa (et fini estropié dans le combat). Sauf qu'il y avait un mystère non résolu autours de tout ça. Tous les reliques démoniaques avaient disparus. L'enquête est restée sans suite.


-C'est le grand-père qui l'a volé.

-Je crois pas vraiment. Le démoniste en question était un cardinal du Culte de la Pensée d'Arlam. Je pense que le Gardien de la Foi a perdu confiance dans son ordre.

-Et?

-Ben à sa mort, on a confié les reliques au petit-fils dans les ordres.

-François! Ca l'a corrompu, bien sûr!

-Pas du tout. Il en avait, je pense, juste rien à carrer.
On a fouillé toute sa baraque et trouvé un coffre en plomb vide. C'est à peine là qu'il s'est rendu compte qu'on lui avait tout piqué.

-Ah.

-J'ai pensé à tuer Nardin. Je le croyais corrompu, mais j'ai changé d'avis. Du coup, je me suis introduit chez Alken. Ca c'était chaud, parce qu'un mage, c'est vraiment dangereux. Je l'ai poignardé avant même qu'il ne sache que je sois là. Bon débarras, le démoniste!

-Vous avez sauvé la cité en mettant en sureté les reliques!

-Quoi? Ben non, t'es con, on s'en est servi.

-Quoi!?! Mais, mais, et le démonisme?!?

-Je suis pas démoniste, je fais pas de magie.

Episode 4 : Poker tour

Je dois admettre que je suis fière. Qui aurait misé sur moi il y a une 15 aine d'années? Moi la petite fille issue d'une simple famille d'artisans. Moi, à qui on a rabattu que son avenir était de se marier et d'élever des mioches.

Au final, j'en suis ou? J'ai fréquenté le gratin dans un luxe et un faste insoupçonné. J'ai monté un château de carte compliqué,  et je l'ai fait avec une finesse et une minutie de tous les diables. C'est là ou avoir du réseau est capital.

Venons en aux faits.

J'étais devenue mademoiselle la fiancée d'Emeric de Gadarhin-Andarar, excusez du peu. De la famille la plus riche de toute la Principauté ! Certes, j'ai des atouts. Mon physique, déjà. Brune pulpeuse, une belle gueule, ça aide. Je complète ça avec mon sens de la répartie et ma culture. Se faire abuser par un fils de pute d'intellectuel noble de ses 12 ans à ses 17 ans, ça aide. Oui, je suis sérieuse, je lui suis redevable pour ma culture, parce que je considère que le deuxième sourire que je lui ai tracé était la juste rétribution de ses actes. Je ne manque pas d'honorer sa tombe chaque année par un bon crachat.

Bref, Emeric, c'est un chouette type. Vraiment. Sens de l'honneur, respect, droiture, mais l'insouciance de la jeunesse aussi, et sa fougue. Il ne sera jamais aussi fort en affaires que son grand frère Bors, un tacticien froid et calculateur.



Emeric de Gadarihn-Andarar



Bors de Gadarihn-Andarar


Emeric aimait jouer aux cartes. C'était un joueur tout-à-fait correct. Nous en discutions de temps à autre. Je ne peux pas dire que j'en avais eu l'idée, mais dès lors qu'avait émergé l'idée d'un tournoi, je faisais tout pour maintenir l'intérêt d'Emeric. Et si ce tournoi entrait dans la légende? Les meilleurs joueurs... L'organisation la plus grandiose... L'évènement majeur du milieu... Le tournoi d'Emeric de Gadarihn-Andarar! Oh mais non, mon chéri, une telle chose ne sied pas à un noble de ta stature, ce serait mal.

C'était Bors qui allait achever de le convaincre. Je décidais d'en parler négligemment à son frère à un diner familial. Celui-ci ne manqua pas de réprouver, voir presque d'interdire à son frère de le faire, ce qui acheva de convaincre Emeric.

C'était l'une des seules hardiesses que je me permis en présence de Bors. Tant que j'étais la pétasse du moment de son volage de frère, Bors ne s'intéresserait pas à moi. C'est pourquoi j'insistais tellement qu'Emeric n'annonça pas nos fiançailles. A ce moment là, son frère inspecterait tous les aspects de ma vie et le château de cartes s'effondrerait. C'est vrai, j'étais sensée être une Sarcibek, une nouvelle famille noble qui gérait la Justice sur Samarande. Or des juges corrompus à faire chanter, j'en connais. Donc me faire introduire auprès des Gadarihn comme une cousine Sarcibek fut facile. Ces fiançailles, je ne m'y attendais pas du tout. Quelle idée Emeric avait-il eut là. Je suis passé à deux doigts de me trahir. Je lui ai vendu le coup de l'émotion mais ma gueule était plus médusée qu'autre chose. Ca précipiterait forcément la fin de notre belle romance.

Bref, revenons en au récit. Bors lui signala que ça allait attirer la lie de société, voir même les Familles criminelles.

Je confirme! Je proposais mon aide à Emeric. Les Sarcibek surveillaient les tripots et dans ma famille, on connaissait les 50 meilleurs tripots de Samarande et Bejofa. Je choisissais le top : les tripots avec les meilleurs joueurs. Mais je ne manquais pas d'ajouter quelques tripots inféodés aux Familles. Emeric voulait de l'inoubliable, il allait en avoir! 100 Couronnes d'entrée. 50 joueurs : une rançon de 5000 couronnes. Ca faisait un magot très intéressant.

Il était prêt à mettre le prix. Faut dire, de l'argent, il en avait, et des masses... Alors on décida d'un voyage. J'avais des vieilles accointances à réactiver et des accords à signer. Je suggérais donc Antalia et Askelane. Emeric me cédait toujours si je lui faisais voir les jardins d'Arlam auparavant. Et puis, les deux villes étaient des fiefs du pouvoir Gadarihn. Askelane, dont le gouverneur était Vard de Gadarihn-Andarar, chef de la famille et Antalia et ses chantiers navals pour la famille à la flotte la plus puissante.

Le tournoi débuta par une soirée, on ne peut plus surprenante. Mon élève favorite, Mélusine, était venue au tournoi. Le choix des Fils du Sabre ne manqua pas de me surprendre d'autant qu'elle était leur joueuse. Elle avait un sacré un potentiel, mais une forme de réticence à tout mettre en œuvre pour obtenir ce qu'elle voulait. Trop sélective sur ses proies. C'était sa faiblesse.

Elle me soupçonna directement. Mais mes arguments touchaient : Pourquoi diable voudrais-je voler la rançon alors que je me fiançais au frère de l'homme le plus riche de la Principauté. Je pense qu'elle voulut m'amadouer grâce au sexe. Mais le nain, Bren je crois, vint interrompre l'action. Désolé, ami nain, je ne couche que pour l'argent ou le plaisir. Et comme tu ne peux m'offrir ni l'un ni l'autre...

Episode 4 : Poker tour (suite)

J'imaginais que ceux qui pensaient voler le butin étaient médusés. Le magot resterait sur place alors qu'ils partiraient pour un voyage.

Je jouais donc à un jeu drôle. Repérer qui travaillait pour quelle famille. Les Fils du Sabre, c'était le groupe de mon élève, mais ça ne comptait pas puisque je le savais.

Pour les autres, deux furent faciles à identifier :

Les Taupes :



Ass'kin, ou Ace, était un joueur pro. Parmi le gratin. Mais sa suite, des gouris patibulaires qui le gardaient constamment à l'œil, et certainement pas des amis, ne pouvaient être que des Taupes :



Szrass, le chef du groupe

Faciles à repérer. Je me demandais quel était leur plan.


Les Félins aussi furent faciles à repérer :



Hylia, agent des Félins

La gamine avait intégrée la suite de Patrick Brunel, un saltimbanque et joueur pro, bourreau des cœurs:



Oui, je sais...

Elle comptait planifier son action et m'interrogeait donc sur la suite des événements. Je pense qu'elle se trouvait subtile. Je la trouvais, je dirai, médiocre et flagrante. Je dois dire, je ne comprends pas ni les Taupes, ni les Félins. A toujours choisir des membres des races des gouris et des félis, ils en deviennent si prévisibles.


Ce fut le groupe de mon élève qui me permit d'identifier l'agent des Thaumaturges :



Romain Asturi, Mage des Thaumaturges

Je ne le savais pas encore, mais c'était un vrai pratiquant de la magie. Je le croyais Mélorien. Perdu !

Pour les Méloriens finalement, je n'ai pas repéré d'agent. A croire que ça ne les avait pas intéressés.



La journée à Askelane se passa très bien. Une auberge dans une cavité naturelle en bord de falaise. Mélusine se montra plutôt chanceuse, me disais-je encore ce jour là, puisqu'elle gagna à sa table. Du reste, les meilleurs du tournois démarraient aussi très bien: Ace, Patrick et surtout Alekhine Kramnick.



Ce type était pour moi légitimement le favori du tournoi.


La suite devait avoir lieu au fort principal des Gardiens de la Foi. Asturi se fit la malle. J'imagine qu'il devait avoir un passif de démonologiste pour craindre autant d'entrer au fort. Moi-même, je m'éclipsais, non sans semer le groupe de mon élève. Après tout, c'était mes affaires que j'avais à traiter. Le rendez-vous avec de vieilles connaissances ne se passa pas aussi bien que je l'espérais. Non que les liens étaient brisés, mais je pense qu'il leur fallait un signe, une action symbolique pour renouer avec nous.

Emeric avait prévu une activité avec des maitres d'armes, l'un Gardiens de la Foi, l'autre des Mousquetaires de la Foi. Ils proposèrent des séances d'entrainement, ce qui provoqua un clash entre Antoni Merel et Pango, le gouri-pangolin des Fils de Sabre. Leur passe se solda par une blessure de Merel, qui en garda un grief lourd envers Pango.



Il s'avéra que Merel était un agent des Reîtres. Je pense qu'il était trop obtus pour que je remarque sa présence, car lui, je ne l'identifiais pas comme un membre des Familles.

Au tournoi du soir, Mélusine affronta Alekhine. Cet affrontement se solda par la victoire de Mélusine et j'avoue en avoir été la première surprise. Avait-elle donc appris à jouer? Cela ne suffisait pas à éliminer Kramnick, mais tout de même, quel exploit!

Episode 4 : Poker Tour (encore la suite)

Le lendemain, nous partîmes pour Antalia.
L'agent des Thaumaturges, Asturi, était de retour. Le groupe de Mélusine exigeât son élimination. Mais sincèrement, peu lui importait. Il voulait juste rester dans le groupe.

Nous fîmes la visite de la ville. Je dois dire, elle avait un côté pittoresque, mais manquait de charme. Pour une flotte puissante comme celle des Gadarihn, il y a avait là un grand siège de leur pouvoir. Pourtant, l'après-midi se jouerait dans les arènes de tauromachie.

Elle fut marquée par la première grosse altercation entre les Familles, et bien sûr, impliquât le groupe de Mélusine. Après les événements de la veille, le hasard voulut que Merel affronta Mélusine. Or, il s'avéra que les Reîtres avaient trouvé un moyen de pression contre notre arbitre principal, Eugène Bompart:



Il en profitait donc pour tricher allègrement. Pango, qui avait toujours une dent contre lui, le provoqua, ce qui se solda par une passe d'arme très à l'avantage du Reître. D'un coup d'estoc d'une précision diabolique, il transperça le gouri, mais juste pour finir par être arrêté, lui et tous ses hommes, par Emeric lui-même. Au temps pour les Reître. Eliminés (au prix d'une belle blessure pour le pangolin).

Emeric fit le choix de remettre le tournoi au dernier jour et laissa quartier libre. Les Taupes en profitèrent pour voler le planning de l'arbitre Bompart pour anticiper leur action du lendemain.

Kramnick prit la poudre d'escampette, et revint étrangement très ami et respectueux du groupe de Mélusine. La Félin, Hylia, fut contrariée. Je crois qu'il y eut un second affrontement entre famille, mais je ne sais guère lequel.

Quand à moi, je visitais d'autres contacts du passé, et en revenait avec la certitude que nous devions frapper fort, avec une action à la portée symbolique.


Nous quittâmes Antalia. Je reste frustrée d'avoir raté beaucoup d'action cette nuit là, mais ma peine fut levée le lendemain.


Car le lendemain, nous jouions le dernier acte, à Samarande même. Au théâtre des Lumières. Mélusine affrontait Brunel et un nain, Kargok. Les Taupes s'étaient volatilisées.



Ce type devait avoir des plans, mais encore maintenant je ne sais ni lesquels, ni s'il était un indépendant ou membre d'une Famille.

C'est Asturi qui initia la valse. Ce type était un vrai mage. Il incanta et fit s'éteindre les lumières. Or, ce théâtre était hermétique à la lumière pour permettre ses spectacles caractéristiques. Donc, toutes les Familles se mirent en branlent pour récupérer le magot. Mélusine s'attaqua à Asturi, et visiblement, l'étrangla. Je me demande si elle se rendit compte à quel point s'en prendre à un mage était périlleux.

Le nain? On le retrouva mort. Mystère qui restera inexpliqué. Hylia, qui avait été la première à réagir, se fit stopper par les Fils du Sabre et dû fuir. Les Taupes, qui avaient un bon plan (percer par les égout), furent retrouvés occis après avoir créé le chemin de fuite parfait. Ce qui ne laissait pour moi qu'une option : les Fils du Sabre avaient volé le coffre.

Mais dommage pour eux, car les 5000 pièces d'or avaient été remplacés par 5000 pièces de cuivre. L'œuvre des Anciens. Ils avaient du voler l'argent en amont. Complicité interne? Je n'en sais rien.

En tout cas, avec tout ce ramdam, Emeric fut persuadé que le magot avait été volé par un des participants du tournoi. Il ne risquait pas de soupçonner une fuite interne. Ca aurait amené une enquête sur toutes les personnes de sa suite, ce qui aurait été très mauvais.

Je dû rompre avec lui peu de temps après. Il s'était laissé tenté par une petite blonde sexy que j'avais choisi moi-même. Emeric était du genre volage. Quel dommage. Moi, je voulais un homme fidèle. Nous restâmes bon amis. Il allait mettre au courant Bors de nos fiançailles. C'est ballot. J'espère que je m'en remettrai...

Episode 5 :La Pointe de la Flèche

Je suis tout-à-fait d'accord avec les Fils du Sabre. L'homme est ainsi fait qu'il s'impressionne de la symbolique. Or, après que les Fils du Sabre aient détruits les Anciens en s'alliant aux Félins, ils frappèrent un grand coup en s'octroyant l'ancien QG de leurs ennemis, la Pointe de la Flèche, pour en faire leur QG secondaire. Voilà un symbole majeur de leur victoire et de leur puissance!

Gaspar, au cours de ses activités, avaient suivi la piste d'Alken Lenoir. Ce Thaumaturge était entré en possession d'un artefact. Une statuette contenant le pouvoir d'un démon très puissant, Garshnarak.



Je ne suis pas le genre d'homme à laisser passer une occasion. Le débat entre nous avait démarré sur l'idée de lui voler l'artefact pour le vendre. Nous cherchions donc des informations sur l'objet. Plus nous en apprenions sur Garshnarak, plus j'étais convaincu qu'utiliser la statuette nous permettrait de faire avancer nos plans. Bien sûr, nous eûmes un long débat sur la moralité de la chose. Nous nous posons tous une ligne morale à ne pas franchir. Pour ma part, je ne vendrai jamais mon âme, mais utiliser un démon comme arme, je pouvais l'accepter, surtout compte tenu de l'importance de la mission. Ce ne fut que lorsque je parvins à convaincre Arno qu'enfin, tous le monde se rallia à moi. Arno n'était qu'un gamin. Mais diablement charismatique et talentueux, avec une soif de vengeance et de revanche exceptionnelle. Ceci étant, il n'avait pas connu la défaite. Il pensait qu'il gagnerait toujours. Je finis par le convaincre de confier la tâche à Garshnarak en arguant que nous économiserions la vie de nos hommes. C'est là qu'il accepta.

Gaspar se chargea d'Alken. Un mage, c'est très dangereux... s'il a le temps de se préparer. Nous primes la statuette. Je me chargeais de parler au démon. Je lui offrais une libération contre l'âme de nos adversaires à la Pointe de la Flèche. Il accepta assez laconiquement je dois dire. Je m'attendais à autre chose. Peut-être une négociation, un contrat de sang, qu'en sais-je. Au lieu de ça, je tombais sur un être placide et indifférent.

Peu importe: tout fonctionna mieux que prévu. Tous les Fils du Sabre de la Pointe de la Flèche furent occis par Garshnarak soutenu par nos hommes. Nous pûmes rendre la chevalière de son père à Arno, et, usant du symbole, convaincre certains anciens alliés de nous rejoindre. Garshnarak : je m'attendais à ce qu'il saccage le quartier et finisse occis par les Gardiens de la Foi, mais il se contenta de rester sur place, sans faire montre d'hostilité ou de rage.

Nous fûmes satisfait de cette victoire totale!

Episode 5 : La pointe de la Flèche


Mon nom est Morhadil



J'avais un pacte avec un mage diaboliste du nom d'Alken Lenoir.
Un sacrifice de vierge chaque année contre ma protection.

Les vierges, un péché que nous adorons. La pureté, la virginité percée par une dague. Par une verge (luxure). Ou les deux, peu importe l'ordre.

Seulement, le mage avait trouvé Garshnarak, Prince-démon des enfers. Mon maître. Quelle ironie.

J'assistais à la condamnation d'Alken. Il vendit son âme à Garshnarak pour du pouvoir.
Garshnarak aime pactiser avec les puissants.
Pour provoquer leur mort le plus vite possible et collecter leur âme.
Pas le genre patient, le maître.

Alors quand le type au bandeau sur l'oeil s'est pointé, je me suis posté dans son dos, pour l'occire dès son apparition.
Avantage d'être un démon.
Sauf que Garshnarak m'a dit : "Je te défais de ton pacte et t'interdit d'intervenir".

L'assassin l'a tué d'une frappe nette et précise.

Ils ont volé la statuette du maître.

J'ai assisté à son invocation. Par un bel homme. Stature de chef.

Il discuta avec le prince mais craignait de devoir vendre son âme. Ca se voyait.
A la place, il proposa l'âme de ses adversaires.
Le fou! Bien sûr, offrir des âmes équivalait à se damner. S'était vendre son âme au plus puissant des démons de la hiérarchie. Garshnarak donc.

Le Prince-démon accepta. Je n'ai pas assisté au carnage mais ce devrait être un beau spectacle.


Du côté de chez Alken, un groupe se pointa. Ses "amis", ceux qui avaient volé la statuette pour lui. Alken errait avec eux, dans les limbes.
Pourquoi Garshnarak le laissait dans les limbes au lieu de le torturer en enfer?

Le vil avait un plan je pense.

Alken voulait être libéré. Pour ça, faire tuer le Prince-démon. Le chaton sortait les griffes face à son maître.

Il me fit convoquer. La curiosité. Un vilain défaut. Loin, très loin d'être mon plus vilain défaut. J'acceptais de venir.

Leur prêtre me questionna. Sans un appel au pouvoir de sa foi pour se garder de moi.
Je me déclarais prêt à aider, contre un échange. Je me préparais à prendre mon air malsain devant leur malaise mais en réalité, ils furent très content de me satisfaire.
J'avais peut être là des futurs maîtres?

Viol d'enfant, meurtres, visiblement, il n'y avait rien à corrompre chez eux.

Je leur dis donc ce que je savais.
Ils partirent vers la Pointe de la Flèche


Garshnarak fit enlever Alken. Je pense qu'il ne souhaitait pas gâcher la surprise à mes méchants favoris. Il attendait sur place.
Il restait quelques morts-vivants de sa création. Pour l'ambiance.
Quel roi de l'ambiance.
Quelques morts-vivants occis plus tard, ils arrivèrent en haut de la tour.

Le Prince-démon allait leur proposer un marché. Son aide contre la mort de celui qui l'avait invoqué ici. Et son âme. Pour acquérir la leur dans un cycle sans fin.
Quel manque d'imagination.

Mais le gouri-pangolin avait plus d'un tour dans son sac.
Et, au lieu de parlementer, frappa sournoisement Garshnarak.
La blessure fut grave. Le Prince fit apparaitre son épée de feu. Pour se la faire voler par mes assassins préférés.
Et se faire occire.

Retourne à ta statuette, mon beau Prince.
Pour les 100 prochaines années.

Moi, je suis libre.
Enfin, jusqu'à ce qu'on m'enchaine contre une âme.
Accro, ce pauvre Morhadil.

Episode 6 : Le Quartier Général des Félins

Putain de félis. C'est vrai, piquer des trucs sans me faire remarquer, je suis un as. Mais ces chats ne peuvent pas sentir les gouris et les sentent venir, du coup. Ca me grille pour la mission, mais j'aime vraiment pas les amateurs. Je suis comme ça. Je veux pas bosser avec des tocards que je connais pas. Et j'ai jamais eu besoin d'un escamoteur de ma vie, d'habitude, je soustraite pas ça.

Sauf que j'en connais un. Lendar. Elève à moi. Taciturne, rechigne parfois à la tâche, mais compétent. Et ça, ça datait d'il y a 4 ou 5 ans. Je m'attendais à ce que Harold m'enguirlande pour cette idée mais il a approuvé, direct! Visiblement, j'étais moins sûr de faire un bon choix que lui. Ironique...

La première rencontre a pas été une partie de plaisir. Leur gouri, Pango, a voulu savoir si j'étais un Ancien. J'avoue m'être senti con. Déjà ça confirme qu'ils nous soupçonnent de faire partie de cette Famille. Ce qui me place en gros danger. Ces gars sont quand même des Fils du Sabre, borderline peut-être, mais quand même... J'ai failli crever plus d'une fois alors la paranoïa, c'est un art de vivre chez moi.

Si Marduck n'était pas aussi pour, je me serai barré sans demander mon reste. Et puis, j'ai calculé. Fils du Sabre, numéro 1. Félins n°2. Anciens... au fond du trou. Enfin moins qu'un an en arrière, mais pas de quoi fouetter un ezguir. Sauf qu'eux, c'est les Anciens qu'ils craignent. Je vois bien le calcul. Tu gardes pour ton maître une haute estime de ses talents. Ca m'a fait suer. Vraiment suer, le pelage moite, merde.

Ca se vend bien quand même : "tenez, chefs des Fils du Sabre, je vous livre les ruines fumantes des Anciens."

....

Putain, en l'écrivant c'est encore pire. Sleaze nuit aux Félins. Y a rien à gagner là dedans à part du fric. Mais si eux me vendent aux Fils du Sabre, c'est pas la même...

...

Heureusement, ils adhèrent à la mission. Ca m'a coûté le double du budget qu'elle m'a filé. Je suis content qu'elle soit à Antalia, tiens. Mais, ça n'a pas empêché Gaspar de se foutre de moi.

La mission donc.

Ben ça commence avec des contacts avec les Taupes. Les Félins ont trucidé le patron des Taupes sur Béjofa. Ce type, c'était une ombre, un mythe. Le gouri inatteignable, au centre d'un réseau tentaculaire.

Le truc avec les histoires abracadabrantesques, c'est que c'est trop incroyable pour que les gens n'en parlent pas. Donc, l'information de sa mort a commencé à circuler. Parce qu'en fait, Skarrik, en fait, ne se terrait pas dans un Nid secret introuvable, il dirigeait les Taupes depuis sa couverture de simple barman au Vieux Port de Bej'. C'était le genre de type qui pensait que la meilleur planque, c'était d'être visible de tous.

Mais il s'est fait abattre d'un carreau miraculeusement ajusté par un gamin des Félins qui voulait se venger d'un passage à tabac par les Taupes. De la merde. Mais ça a excité les Taupes, qui ont déclaré la guerre aux Félins à Béjofa. C'est resté sans succès majeur au demeurant.

Les Félins ont pas aimé. Samarande est toujours aux mains des Méloriens, et le fief des Félins est en danger. Un Félin, haut placé, torturé comme il se doit, a craché à la gueule des Taupes qu'ils seront anéantis et que les Félins reviendraient en force dans leur fief. Cherchant des alliés, ils m'en ont parlé.

Nous, on surveillait les Félins sur Samarande depuis un moment. Putain, ils retournaient sur Béjofa. C'était une catastrophe mais le gamin avait un plan. Et notre cher Général Marduck approuvait son idée.

C'est là que j'intervenais. Je me suis rencardé : les Félins avaient rachetés des terrains aux Tanneries. Ca cadrait. Les Tanneries, c'est le cœur de la contrebande d'alimentation des Taupes qui se montrent toujours généreux pour obtenir les faveurs du peuple. Le genre d'appui que tu veux couper en cas de guerre.

La nouvelle place forte des Félins à la place du Cavalier sans Tête? Ouais possible. Mais fallait que je sois sûr. Donc, je mettais les Fils du Sabre sur le coup. Un bon test de compétence!

Les gars ont choisi de s'en prendre à Narliss.


Narliss

Visiblement une vieille connaissance du groupe, adversaire depuis le début. Choppé, molesté dans les égouts. Des Taupes de ma connaissance (Stick) sont visiblement tombés sur eux avec Narliss, mais se sont fait la malle vite fait.


Stick

Ils avaient lié un démon!



En tout cas, d'une façon ou d'une autre, Narliss était devenu leur clébard perso. Et donc, ils me confirmèrent que le QG serait construit à la place du Cavalier Sans Tête.

Marduck avait peaufiné le plan d'Arno. Je devais corriger quelques détails sur les plans de construction de ce QG, sans que les Félins ne se doutent de quoi que ce soit, sans que l'architecte ne remarque quelque chose d'anormal et sans que quoi que ce soit n'apparaisse de flagrant lors de la construction. Fallait donc faire ça pendant le passage de relai des Félins à l'architecte.

Mais quel architecte?

J'aurai pu m'en charger. Mais j'ai payé une telle blinde que j'ai décidé de laisser faire. A Bej' on enregistrait le cabinet d'architectes en charge de la supervision de la construction. Et si les Félins se construisaient un QG à la sauvage, ils se payeraient 20 ans d'emmerdes administratives avec la ville.

Le groupe est revenu me voir avec le nom du cabinet : Tournancet, style "trop facile pour nous". Vous voulez un cookie pour ça, sérieux?

Bref, moi j'avais besoin de la date où le cabinet récupèrerait les plans. J'me disais que c'était le genre de truc ou tu fais profil bas et tu envoies pas une escorte de malade, surtout en pleine guerre avec les Taupes, vu que tu peux pas contrôler la sécurité du cabinet.

Le groupe pénétra donc chez Tournancet pour obtenir la date de rendez-vous avec les Félins.

J'étais satisfait mais tout ne se passa pas comme prévu. En rentrant à Samarande, Gaspar m'indiqua que j'avais été filé.

Et à mon prochain rendez-vous avec le groupe, ils me demandèrent une entrevue. Ah putain...

La nuit fut longue. Harold pensait que c'était la bonne occasion de leur proposer de rejoindre les Anciens. Moi, j'étais contre. Déjà, c'était des Fils du Sabre. Ensuite, ils étaient prêt à tout. Putain, ils avaient lié un démon quand même. Je sentais bien que ces types faisaient au plus offrant. Marduck chantait la sérénade de son petit Bren et de tout son talent, et mon Lendar, et bla bla. Faut qu'il arrête. C'est plus des gamins de 15 ans et le couteau entre leurs dents est sacrément affuté.

Je lui ai rappelé la trahison de Draqo, comme j'avais senti que ça puait pendant qu'il se voilait la face. Et notre fuite, in extremis, avec tous nos potes plantés. Il m'a regardé avec son air de "mais, rien à voir".

Le rendez-vous s'est passé correctement. Je les ai senti hésitant face aux propos de Marduck. Mais pas du genre, cas de conscience, non, plutôt du genre à évaluer les pertes et profits. Putain, j'aime pas ça.

Il va sans dire qu'on était encore une fois en désaccord avec Harold.

C'est Gaspar qui nous a départagé. Il a proposé de quitter la planque mais d'y laisser un type ressemblant à Arno et à nous. Si "nous" nous faisions assassiner, c'est que nos élèves étaient des putains d'enculés. Pourquoi pas, le piège est pas mal. Tuer Arno, c'est prendre du galon chez les Fils du Sabre. Des traitres n'y résisteraient pas.

Bref, c'était pas tout ça, mais fallait boucler la mission. Ils sont retournés voir leur Chat-clébard, méthode de gros enculé. Narliss était déjà sous surveillance parce que suspecté d'avoir passé un deal. Et, la fine fleur au mousquet, ils demandent aux Félins à lui parler. Ni d'une, ni deux, les Félins voient rouge et décident de faire cracher le morceau à Narliss et le tabassent.

Les gars attendent qu'il se soit fait bien défoncer la gueule, pour la forme, puis trucident les Félins pour récupérer leur joujou. Harold, je sais que tu liras ça, alors relis bien! Arrête de croire que ce sont encore des gosses. Ces mecs sont plus sadiques qu'un félis avec un enfant gouri.

Narliss a confirmé mes soupçons : un simple intermédiaire était chargé de livrer les plans. Jogo. Un Félin de bas étage. Mon plan était donc prêt. Je peaufinais les derniers détails, avec une crainte : Lendar en avait visiblement rien à foutre de ma mission et j'étais même pas sûr de ses progrès en escamotage. Mais ça se passa bien. Lendar piqua magistralement le plan pendant que le reste du groupe ralenti Jogo.

Je récupèrai le plan et Marduck filait ses instructions au faussaire. Comble du bonheur: mes fouilles-merdes ne me posèrent aucune question et ne firent pas le forcing pour savoir ce que je trafiquai.

Putain, ils montraient du respect à l'employeur.

Et les sosies de la planque ne sont pas morts.

Peut-être que c'est toi, Harold, qui a raison après tout.









T'y as cru? Vraiment? Désolé, mais moi, je ne crois toujours pas au Père Noel.

Interlude : La guerre au Quartier des Tanneries

Quelque part, à Samarande :

Sleaze : Les Félins ont commencé à faire raser les vieux bâtiments de la Place du Cavalier Sans Tête. La densité de félis dans le Quartier a doublé. Ca chauffe entre les Taupes et Félins.

Gaspard : Qu'ils se tapent dessus.

Sleaze : Ben tiens, ton élève, Pango, les félins ont foutu un contrat sur sa tête.

Harold : Gasp', tu devrais t'y rendre et le couvrir, mais sans te faire remarquer.

Gaspard : ....

Harold : Quoi, arrête de me regarder comme ça.

Ania : C'est l'oeil du jugement!

Gaspard : ...

Gaspard : Pango, c'est plus un gosse. Il est largement assez fort pour se démerder.

Ania : Amen!

Interlude : partie 2:

Sleaze : Hé, Gasp', les félins ont failli avoir ton poulain.

Gaspard : Ha ouais?

Sleaze : Ouais, mais visiblement, il a fait appel à ses pouvoirs démoniaques et les assassins sont devenus fous!

Gaspard : ok.

Sleaze : Quoi, ok? Il fait appel à des pouvoirs démoniaques et c'est tout ce que ça te fait.

Gaspard : Marduck a lancé un démon majeur sur des Fils du Sabre.

Sleaze : Ca a rien à voir, il a pas fait de pacte.

Gaspard : Tu crois que sacrifier une centaines de personnes à un démon majeur, ça te vaut pas l'enfer? Un pacte, c'est juste se choisir qui va nous torturer après la mort. T'iras pas dans les champs d'Arlam, rêve pas, Sleaze.

Sleaze : Tu m'soules.

Interlude partie 3 :

Sleaze : Putain, aux Tanneries, les Félins ont rasé le QG des Fils du Sabre.

Harold : Eux, ça va?

Sleaze : Je crois qu'ça a chauffé en interne entre Khéron et Pango mais ils sont tous vivants.

Sleaze : Enfin pas le chef, Azim.

Harold :Mort?

Sleaze : Ouaip.


(plus tard)

Sleaze :Harold, tu devineras pas, ils veulent rejoindre les Anciens.

Harold : Ha ha ha! Tu voies! Tu voies ! La destinée, j'te l'avais dit. Je savais que ça arriverait.

Sleaze : Putain, Gaspard dit lui!

Gaspard : Quoi?

Ania : Il pense que c'est opportuniste.

Harold : Allez, là...

Sleaze : Je dois te faire le topo? Sérieusement? Ok, leur QG se fait raser. Leur chef, avec qui ils ont la côte, se fait flinguer. Le remplaçant, c'est ce taré du bulbe de David Talma, un pirate psychopathe dangereux à souhait, et là, comme de par hasard, mesdames et messieurs se sentent "proches" de la cause des Anciens.

Harold: Sleaze, Sleaze, mon cher Sleazzy. On peut voir les choses comme tu les vois, mais la vérité, c'est que les événements n'ont fait que précipiter l'inéluctable. C'était écrit.

Sleaze : ... ... ... Gaspard, dis quelque chose.

Gaspard: pff

Sleaze : ok, je vois...

Sleaze : ...

Sleaze : Moi je dis juste qu'on va se faire inéluctablement défoncer le

Ania : Laisse tomber Sleaze, on suit le plan.

Episode 7 : Arnaque explosive

Encore une fois, c'est moi qui m'y suis collé. J'ai toujours détesté les commanditaires. On peut pas faire confiance à ce genre de type. Et maintenant, c'est moi qu'on envoie faire ça. Ca me fait chier.

Je devais utiliser les talents de Pango le démoniste, D. le prêtre pervers, Lendar le taciturne, Mélusine l'allumeuse frigide et Bren le nain bourgeois béjofard. Ca sonne comme une bande de branqu', mais au fond j'ai rien à reprocher en terme de compétences à ces types.

Je vais pas vous refaire mon laïus sur leurs motivations et tout ça. J'ai assez débattu avec Harold là-dessus.




Bon attendez, mon discours est décousu, revenons à la base: le contexte.

On est allé voir Arno. J'ai essayé d'esquiver, pas que j'aime pas le gamin, hein, mais le trekking en montagne, ça me soule. Harold lui a fait un rapport sur l'avancement de nos plans et on s'est mis à discuter de la suite.

Il nous fallait de la dynamite. Le problème, c'est que chercher ça au marché noir, ça déclenche des alarmes partout et on avait besoin de discrétion. Et les Isidoriens étaient infiltrés dans toutes les fabriques. Autant dire qu'on allait avoir du mal à contrôler l'info.

Mais le gamin était confiant et sûr de lui et il nous balance :

"On va la piquer à l'armée".

On l'a collectivement regardé genre : Qu'est ce que tu racontes, t'as fumé?

Pour le lecteur le plus con de l'assemblé (oui, toi, je sais que tu te reconnais) : le gamin fume pas. Jamais. D'ailleurs, je vous ai jamais présenté Arno. Je vous dresse son portrait :

Son père, Draqo, grand chef des Anciens, s'est fait assassiné par les Fils de Putes, ah non, les Fils du Sabres, et les Félins, que personnellement j'appelle les Lèches-couilles.

Petit aparté: Les humains considèrent les gouris comme des crades, en pensant à nous comme ils pensent aux rats. Bande de connards. Ok, j'ai on a des traits de communs avec les rongeurs, mais eux, ils ont leurs traits en commun avec le singe. Je les emmerde pas avec des "hou hou hou" à longueur de journée. Bref, on serait des crades, mais les félis non? Sérieusement? Ces types se lèchent les couilles dans l'intimité, comme leurs cousins chats, c'est carrément dégueu.

Bon je reviens à Arno, et je vais même faire un tour dans son (et notre) histoire :

On s'était fait massacrer. Lorsque les Anciens ont été passé au fil de l'épée, on s'en est sorti in-extremis. On s'est barré de Samarande. Les gars se sont divisés : certains ont formé les Méloriens, d'autres ont renforcé les Reitres, d'autres sont devenus indépendants. Ca a été dur. En plus, on était en haut de la chaine alimentaire, donc on était encore sur la liste noire des Fils du Sabre et des Félins.

A Béjofa, on a vivoté. On a appris notre art à des jeunes paumés du quartier. Il y a quelques années, on apprend que le fils de Draqo était en vie.

Harold a eu une idée : remonter les Anciens. Utiliser la symbolique du fils de Draqo pour ramener les gars dans le giron. On a trouvé le gamin et on a commencé à retisser des fils. Ca a marché... un temps. Les meilleurs des ex-membres avaient un trop bonne place pour tout lâcher.

Sauf que le gamin faire-valoir, ça n'a pas duré longtemps. Ce type est un malade mental. Focalisé à l'extrême sur son but, la vengeance. Charismatique. Leader. Harold a changé de comportement. Il a repris son grade de général et son attitude de conseiller du roi. Le roi Arno. Le gamin sait qu'il ne sait pas tout à 15 ans, donc il nous écoute. Mais ça va pas durer.

Putain, je me suis mis à y croire. Je crois qu'avec lui, on peut reprendre notre place.

Arno voulait sa vengeance. Il la VOULAIT. Alors Harold a proposé d'utiliser la symbolique de cette vengeance pour montrer que nous étions de retour, et qu'on ne rigolait pas.

Arno a le vice dans le sang. C'est un chef de meute. Merde, il est aussi intelligent qu'Harold. Gaspar lui apprend à se battre, et il progresse à une vitesse grand V. Il sera le roi du monde (du crime)!




Revenons à notre histoire : Nous regardions donc Arno médusé, et un sourire se dessine sur son visage.

"A Kalaar, il y a des conflits rampants entre les locaux et les hélodermes. Lorsque les travailleurs tombent sur une galerie d'Heloderma Suspectum, l'armée s'occupe de la fermer coup de dynamite. On a juste à la piquer. Ca fera pas de vagues".

D'où il savait ça le gamin?

Bref, force est de reconnaitre que c'était un bon plan. Arno envoya Ombrelame pour en apprendre plus. Je déteste Ombrelame. Se faire appeler comme ça, ça montre déjà que le type a un égo surdimensionné. En plus, il est dans l'attitude, être maléfique, ouin-ouin, je suis la mort incarné, bla bla. Bref, un fils de pute, traitre potentiel, indigne de confiance. Et dangereux.

Ceci étant, le type revient 3 semaines après avec un contact. Un nain : Damien Bur.



J'étais dubitatif. Le nain de jardin était logisticien pour les Pioches Magiques et il l'avait mauvaise parce que toute l'équipe des travailleurs passaient sur sa femme. Donc M. le cocu voulait bien nous rencarder. Comme ça, peut-être que les hélodermes se payeraient les amants de sa femme.

Il nous a aussi expliqué comment retarder l'arrivée de l'artificier pour nous laisser le temps de voler la dynamite mais j'ai pas écouté comment. J'étais resté scotché sur mon idée de nains en slips festoyant avec des choppes de bières pendant qu'une naine barbue se tenait lascivement en portes jarretelles sur un lit au milieu de la pièce. "Viens là, mon nain fou".

Harold a haussé le ton : "Hé Sleaze, j'te parle! Ho!"
J'ai répondu : "Je viens de comprendre pour on parle de Nain-phomane".
Ania m'a répondu : "oh ta gueule Sleaze".

Bref, Harold m'a demandé de contacter nos anciens élèves pour faire le vol. J'y suis allé et ils ont accepté.

Non sans m'extorquer...

Non, c'est pas vrai: leurs services étaient chers, mais la mission le valait.

Cette fois, je ne pouvais pas tout contrôler. Je m'attendais à ne pas trop pouvoir consigner ici ce qu'il s'est passé, mais ils sont revenus avec les explosifs tout content, et m'ont raconté l'histoire avec force de détails.

Ils ont payé un capitaine pour les amener à Kalaar par la mer. Enfin, on dit Kalaar, mais l'ancienne cité naine est bouclée. En réalité, on se rend à Fort Corbeau pour travailler dans les mines avoisinantes de Kalaar.

Ils y ont pris une auberge mais y ont initié une putain de bagarre de taverne. Sont sérieux là?! C'est ça l'infiltration et la discrétion? En me le racontant, Pango revivait sa bagarre et son cassage de gueules, puis se moqua de D. qui s'était fait assommer par un tocard du coin. Ca les faisait rire. Moi, me faire rétamer en un coup par un bouseux, ça me ferait chier.

Vous voulez que je vous dise? Ces mecs n'ont pas de conscience, mais pas d'amour-propre on plus.

Défoulés (ou dans les vapes, c'est selon), ils se mirent à la suite du plan, soit de trouver Damien Bur. Il glanèrent ce qu'il y avait à savoir : la dynamite était au fond d'un tunnel d'extraction et il fallait passer 3 postes de gardes. L'extérieur était couvert par trois miradors de l'armée.

S'en suivit une séquence de réflexion avec proposition de plans.

Ania me dira ce qu'elle voudra : ils m'en ont exposé quelques uns. Ils réfléchissent. Ce qui prouve à 100% ma théorie : c'est des manipulateurs hyper-dangereux. On peut pas savoir ce qu'ils font en vrai. Mais comme je suis le seul à me rendre compte du danger, je me sens comme feu mon cousin Drouri.

Pourquoi je vous parle de mon cousin Drouri? C'est un gouri-lemming. Ce con est mort en tombant d'une falaise alors que son nid se cherchait un nouvel habitat. Le chemin se rétrécissait et il n'y avait clairement pas moyen pour tous de passer mais ces cons foncèrent quand même. Sont comme ça les gouris-lemmings. Il s'entêtent même si la catastrophe à venir est évidente.
Clairement les plus débiles des gouris.

Je suis Drouri (Hache dans TA Gueule - Si vous comprenez pas, c'est normal, c'est un truc de gouri).

Bon je vais arrêter de couiner. Revenons à nos moutons. Les gars, pour arrêter leur plan, se rencardent un peu. Il apprennent le nom du patron des Pioches Magiques. Bren le rencontra en se faisant passer pour un nain cherchant du boulot. Suite à la prise d'infos, ils décidèrent du plan : ils entreront dans le bureau du patron pour falsifier un contrat et faire croire à la logistique de la mine qu'ils doivent recevoir une livraison et piqueront comme ça les explosifs. Couillu. 6 stations de garde, ç'est chaud.

J'ai toujours du stress avant une opération d'envergure. Tu peux pas tout contrôler. Je considère que je résiste bien au stress. Mais ces types?! Le nain, Bren, a décidé de baiser la femme de Bur. Quand les autres me l'ont raconté, il a protesté, mais j'ai bien vu l'éclair lubrique dans son œil. Mais ça baise tout le temps, chez les nains ou quoi? Je résiste au stress, mais ces gars ne doivent même pas la ressentir. La veille de franchir 6 postes de gardes avec une cargaison de dynamite, le nain se baise la femme de son indic', qui le fait juste pour se venger d'être cocu, et qui est le seul au courant de leur implication.

Je sais pas, je comprends pas, j'me fais vieux peut être.

Comme les gars de la mine avaient vu Bren, ils le planquèrent dans un tonneau. Ils baratinèrent le contremaître pour entrer dans la mine et y piquer la dynamite.

En sortant, le contremaître finit par être soupçonneux, et D. (que je ne prenais que pour un prêtre défroqué pervers) balança au contremaître qu'ils extrayaient un nain réfugié, montrant discrètement Bren dans son tonneau.

Putain, mais d'où il sortait c't'idée? Et le pire, c'est que ça avait marché!

Ils se barrèrent sans encombre de l'endroit.

Chapeau bas.



Y a que Pango qui était déçu. Il aurait voulu massacrer de l'Heloderme. J'imagine que c'est une forme de tourisme.........

Episode 8 : Cassage de prison (ou quelque chose dans le genre)

Arno était presque en transe. A l'approche de la concrétisation de la première partie de la vengeance, il n'en pouvait plus d'attendre.

Il voulait absolument que ça réussisse. Harold partageait quelque part l'enthousiasme du gamin. Lui comme moi avions perdus des amis chers lors de la trahison de Tiriniack. Cette trahison avait permis à Ashavine et ses Félins et Youssouf ibn Tahir des Fils du Sabre à exterminer la plupart d'entre nous.

Ashavine allait voler en fumée et son QG flambant neuf avec. Nous avions pu modifier le plan de leur QG pour créer une faille jusqu'au cœur du bâtiment et nous avions pu voler de la dynamite.

Autant Arno qu'Harold allaient alors cumuler les erreurs, pour des raisons différentes. Arno, extatique à l'idée de venger son père, pressait Harold de prendre en charge la destruction du QG, et ce personnellement.

Comme d'habitude, Sleaze nous fit son numéro de "Je suis choqué, vous ne vous rendez pas compte, etc.". Il protesta vivement en arguant qu'envoyer un général sur le terrain, c'était une absolue connerie.

Comme d'habitude, Harold n'allait pas l'écouter et se montrerait insouciant et optimiste.

Comme d'habitude, Gaspar n'en avait rien à cirer. Nihiliste, il pensait qu'on devait tous mourir un jour, alors bon...

Comme d'habitude, j'étais d'accord avec notre gouri mais pour de mauvaises raisons, je tenais avec Harold.

Harold aurait pu être mon grand amour. Je crois même qu'il l'aurait souhaité. Mais je n'ai jamais accepté de tomber dans ce genre de sentiments. Depuis toute jeune, je voulais être au sommet. Mon enfance n'a pas été rose, allant jusqu'au viol quotidien. Je m'étais alors jurée que je dominerai la gente masculine a tout prix.

Marduck, c'était ma promesse de prince charmant, mais si je tombais dans ça, je redeviendrai une simple femme et non plus la mante religieuse que je m'étais façonnée. Pourtant, une part de moi voulait cette vie simple et heureuse, et lorsqu'Harold demandait quelque chose, cette part de moi me poussait invariablement à le soutenir.

Si Arno misait trop gros, Harold, lui, pêchait par excès de confiance et par une trop forte volonté de bien-faire. Il arguait que Youssouf Ibn Tahir allait concentrer ses forces contre nous pour sauver sa misérable peau. Il fallait donc être rapide. Il m'envoya recruter des ex-membres proches de la noblesse de Samarande. Il envoya Gaspar à Askelane et Sleaze à Antalia.

Bien sûr, Sleaze protesta. Il voulait au moins que nous le couvrions. Harold ne voulait pas en entendre parler et Arno était d'accord avec lui. Alors j'ai dit à Sleaze : "Laisse tomber Sleaze, c'est pas négociable".

Dieu, que je regrette ces mots.

Sleaze s'est renfrogné et a sombré dans un mutisme absolu.

Le massif bâtiment des Félins a volé en éclat. Marduck était parvenu au cœur du QG sans se faire repérer et l'avait explosé. Dans les ruines fumantes, D. et Lendar ont achevés des félis hagards et blessés. Mais Marduck, touché par l'explosion, s'est effondré dans les rues et a été attrapé par la garde, transféré à Saint Aster pour se faire exécuter rapidement.

Son casier et sa prime de recherche étaient bien assez élevée pour que ça se finisse vite. Rien que l'amener à Saint Aster montrait ce qui allait suivre. Cette prison était avant tout une caserne ou on ne gardait que les démonistes et les condamnés à mort, prêts à être pendus aux potences de la colline.

Sleaze, Gaspard, Arno, tous trop loin pour intervenir. C'était un coup de massue pour moi. Harold allait mourir. Mon Harold...

Je n'ai pas su quoi faire, j'étais perdue. C'est là qu'ils m'ont contacté. Le groupe de Bren : ils cherchaient à sauver Marduck.

Sleaze considérait ses types comme des génies du mal, Harold comme ses petits protégés talentueux, Gaspar comme des "ouais pas mal"; moi, je ne les trouvais pas très bons. Surcotés. Et pourtant, vu le désespoir qui m'avait gagné, je les voyais comme mon phare dans les ténèbres. Peut-être que...

Ils m'ont envoyé me rencarder sur les plans de prison auprès du Directeur administratif de Saint Aster, Geoffroy Danselme. Pas de subtilité cette fois-ci. Je me suis jetée sur son chemin, j'ai joué la faible femme, je l'ai bourré, drogué, je me suis donnée. Je pense que ça a été la meilleure nuit de sa vie. Je lui ai donné à croire que pour moi aussi. Puis j'ai joué l'amoureuse qui voulait tout savoir de son coup de foudre. Il m'a amené à son bureau. Je lui ai fait vivre une nouvelle expérience.

Il s'est éclipsé un moment et j'ai piqué un plan. Puis il m'a fait visiter la prison, sous le regarde torve des militaires. Mais il était trop content de parader avec moi. Il m'a expliqué les points clés de la défense de Saint Aster. Dieu, que ce serait difficile.

Mais au moins, les chances de survie d'Harold montaient un peu.

De leur côté, D. avait trouvé un inquisiteur, Aron, qui lui parla des coupables de démonisterie, du temple d'Arlam dans la caserne et de la justice cléricale. Lendar découvrit que la caserne était approvisionnée en denrées alimentaires par la coopérative agricole de St-Sileas.

Avec mon plan en plus, et peut être quelques restes de dynamite, ils sauveraient Harold. Je l'espérais de tout mon cœur.

D.

Prêtre défroqué. Un peu raciste sur les bords. D'après ses potes, aimerait bien trop les enfants.

Je le voyais comme : "ok, bon, un prêtre comme les autres, donc". Mais il m'a surprise. Il a acquis des ailes volantes en un éclair. Suivi de somnifères en masse. Lance grapins. Cordes. Le tout en moins de deux jours.

Après les événements qui surviendraient à la fin de cette histoire, je parlais à Sleaze de ses compétences qui laconiquement me répondit "Tu pensais qu'ils ne connaissaient presque personne, hein?". Son air entendu, un peu suffisant, façon "j'te l'avais dit" aurait normalement du m'agacer et mériter une riposte cinglante. Mais je n'étais plus sûr de rien et plus que troublée. Mais j'y reviendrai.

Revenons à notre histoire : pour ma part, je piochais dans nos restes de dynamite et leur fournissait.

Le plan démarra par l'interception de la cariole de la coopérative de St Sileas. Les deux conducteurs furent éliminés, les papiers falsifiés, la nourriture empoisonnée. Puis, D. et Lendar amenèrent les caisses à Saint Aster, non sans avoir caché Pango et Bren dans les caisses.

Puis, Mélusine, D. et Lendar décidèrent de voler des papiers et des tuniques de gardes avant leur arrivée à Saint Aster, mais tout ne se passa pas comme prévu et ils tuèrent les gardes avant de tout voler, le tout avec des myriades de témoins.

Nous dûmes nous adapter. Je me rendais auprès du Directeur Danselme avec une Mélusine transformée : Maquillage différent, cheveux plus courts, teints. La transformation était parfaite. Nous nous arrêtâmes au poste de garde de l'entrée et jouâmes notre comédie pour connaitre le nom de la relève de garde de 20h.

Ensuite, nous rencontrâmes Danselme dans son bureau et lui offrîmes un spectacle lesbien avec petite gâterie pour ses dernières heures. Il était le seul à avoir passé assez de temps avec moi pour me compromettre. je devais laisser Mélusine avec lui sur le coup des 19h30. Elle l'éliminerait.

Je quittais les lieux et indiquait les noms de la relève à D. Il se dépêcha à falsifier des documents.

Ils pénètrent le bâtiment.

Les somnifères cachés dans la nourriture commençaient à faire effet. Mélusine alla libérer Pango et Bren, probablement bien courbaturés de leurs heures dans les caisses de nourritures. Ils se faufilèrent à l'aide du passe-plat (qui nécessitait une grande souplesse ou une petite taille) dans l'aile de la caserne.

Le prêtre qui officiait à la chapelle d'Arlam sortit à ce moment là pour prévenir l'extérieur, car les effets soporifiques sur ses paroissiens militaires commençaient à faire effet. Mais il n'eut guère le temps d'aller bien loin : il fut immédiatement embroché par Pango.

Bren alla poser les explosifs pour pénétrer la partie pénitencière. Le groupe se sépara : il restait des gardes à tuer pour assouvir la soif de sang de Pango. Bren fit sauter le mur.

Cependant que Mélusine et Lendar tentaient d'empêcher les gardes d'entrer dans le secteur de l'isolement, cependant que Pango s'adonnait à son jeu de massacre, Bren et D. trouvèrent Harold.

Mais c'est là que l'histoire devient franchement étrange. Bren et D. prétendent s'être retrouvée dans une prison démoniaque et y avoir trouvé Marduck gardé par Garshnarak.



Soit disant, l'âme d'Harold lui appartenait. Si c'est vrai, c'est encore Sleaze qui avait raison. Il nous avait mis en garde contre les conséquences de demander de l'aide à un démon. Moi, j'ai du mal à croire cette histoire, mais je ne trouve aucun élément qui me permettrait de dire qu'ils ont menti, à part le côté surnaturel de la chose.

Ils auraient d'abord tenté de négocier, mais auraient finalement choisi de se battre. Bren aurait utilisé son grappin d'abord pour bloquer l'arme du grand démon pour au final décharger ses armes sur lui, le transpercer, lui exploser sa mâchoire. Garshnarak pourrait tuer tous les Fils du Sabre à la Point de la Flèche, mais pas un petit groupe de voleurs?

Une fois Garshnarack vaincu, ils auraient sorti Harold en ailes volantes. Harold était sauvé!

L'épisode démoniaque, Harold n'en a aucun souvenir. Mais il reconnait qu'ils lui sont apparus d'un coup. Je suis vraiment dubitative.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là.

Je retournai vaquer à mes occupations actuelles. Ma conquête était haut gradé dans le commandement des armées des 7 cités. Grâce à lui, nous établissions la carte des influences des Reîtres, et regardions qui nous pouvions ramener à nous.

Un matin, il m'annonça que je passerai l'essentiel de ma journée seule. Il avait un procès militaire à mener aujourd'hui. Un cas grave. Je lui demandais nonchalamment quelle était cette affaire. Il me répondit qu'ils jugeait le Directeur de la caserne de Saint Aster. Par négligence, il avait permis la libération de tous les démonistes enfermés dans la prison en laissant entrer des courtisanes à la caserne.

Je me suis sentie blême. Il ne le vit pas et prit congé de moi.

Qu'est-ce que ça voulait dire. Il devait être mort. Et pourquoi libérer des démonistes? Je devais demander conseil. Mais alors que je me déplaçais dans le château, je tombais sur lui au hasard d'un couloir. Le Directeur cherchait son chemin. Ses yeux s'écarquillèrent. Il me reconnût. J'actionnais ma lame cachée et lui tranchait la gorge avant de retourner, choquée, dans mes quartiers.

Heureusement, je n'avais pas fait de témoins. Mais tard le soir, mon homme revint. Je n'avais pas sommeil, j'étais terrifiée des conséquences possibles. Comme lui aussi était secoué, je le fis parler. Il me dit à peu près ceci:

"Quelqu'un a assassiné le Directeur de la caserne, au palais princier même ce matin. Le mage du Prince est formel : aucune magie n'a été utilisée. On a aussi vérifié le registre des entrées et sorties, ils ont des alibis. Donc, le meurtrier est quelqu'un du château. Et le seul motif qu'on voit à un tel meurtre, c'est que le Directeur devait pouvoir identifier les courtisanes.

On pense que les courtisanes sont des Toges Noires ou des Thaumaturges infiltrées au château".

J'avais envie de lui hurler : "Mais si c'était le cas, elles l'auraient tué à la caserne".

Je m'abstins. Si je sortais de mon rôle de femme, je risquai d'attirer des soupçons sur moi.

J'étais mal. Il le vit mais se trompa sur mes raisons. "Ne t'inquiète pas. Je comprends qu'un assassin au château t'inquiète, mais je te protègerai. On l'attrapera rapidement, je te le promets."

La situation s'était compliquée.

Je devais en parler à Sleaze. Je lui contais l'histoire et lui dit:

"Je ne sais pas. Soit elle a été prise d'un élan d'humanité et n'a pas pu le tuer, soit elle l'a fait pour me compromettre. Ce serait un plan subtil. Peut-être que t'as raison. En plus, pourquoi libérer des démonistes?".

Sleaze me répondit :

"J'en sais rien. Plus je les fréquente, plus je me demande si ces types ne sont pas juste le chaos incarné.

Mais bon, la théorie Thaumaturges ou Toges Noires, c'est possible, j'avais pas entrevu cette possibilité. Ca cadre : ils traitaient avec Alken, pactisent avec un démon, libèrent des démonistes...
Enfin, maintenant qu'ils ont sauvé Harold, notre général leur mange dans la main. Faut pas s'attendre son soutien. Le psychologue Marduck lit en eux comme dans un livre ouvert... Ce sont des gars géniaux. Ania, faut qu'on les ait à l'œil. Surtout qu'Harold veut les amener à Arno."

Quel verdict devrai-je en tirer? Le chaos? Ou un plan manipulateur en cours? Et si oui, quelle pièce sommes-nous dans cet échiquier?

Lorsque j'évoquais ma décision au groupe, il me suffit d'un regard pour m'éviter l'habituelle diatribe de Sleaze. Je n'étais pas d'humeur à ses jérémiades paranoïaques. Ils m'avaient sauvé et c'était suffisant pour avoir ma pleine confiance.

Personne ne contesta. Ils rencontreraient Arno. Nous les emmenions dans les montagnes au sud d'Askelane, par les chemins secrets pour atteindre le camp.



Arno leur fit bon accueil et nous leur parlions de la dernière étape du plan : tuer Youssouf Ibn Tahir, le chef des Fils du Sabre et responsable de la mort de Draqo.



Si l'occasion se présentait, David Talma, chef de la branche des pirates, qui convoitait la place de Youssouf y passerait aussi.



Talma représentait l'opportunité d'accéder à Youssouf. Le pirate voulait la mort du maître des Fils du Sabre et voulait se servir du groupe pour l'éliminer. D'ailleurs, il les aurait probablement éliminé ensuite, en accusant les Anciens du crime.

Talma pensait pouvoir les introduire auprès de Youssouf en offrant la tête d'Arno qui devait représenter un vrai problème aux Fils du Sabre après les massacres de la Pointe de la Flèche et l'explosion de la place du Cavalier Sans Tête.

Je craignais pour eux. Nous jouions un jeu serré, à qui trahit en premier. Mais je les croyais capables. Nous les équipions et D. trouva une tête pour représenter Arno.

Mais Talma ne mordit pas à l'hameçon. Si cette tête était celle d'Arno, où était la chevalière des Anciens? Bren revint la demander au camp pour prouver l'identité du mort. C'était une épreuve pour Arno de la perdre à nouveau et j'avais peut-être damné mon âme pour l'obtenir. Mais nous ne pouvions sacrifier notre meilleur chance pour un souvenir de Draqo. Arno finit donc par céder et Bren emporta cette bague.

Le plan était audacieux, et j'avoue qu'ils m'impressionnèrent d'inventivité : ils empoisonnèrent la chevalière et emplirent la tête de poudre, bricolèrent un mécanisme qui ferait sauter la tête lorsque Youssouf prendrait la bague qu'ils disposèrent sur la langue du présent.

A vrai dire, les plans de Talma aidèrent le groupe. Car, comme il voulait la mort de Youssouf, il utilisa son pouvoir pour amener l'équipement du groupe dans le QG des Fils du Sabre. Ils me décrivirent ce QG. Un réseau souterrain immense s'étendant sous toute la ville, et surtout sous le souk de Djeddir, formant un dédale labyrinthique avant de déboucher sur un palais souterrain établi en dessous du palais du gouverneur de Djeddir.

Une fois sur place, Bren incita Talma a apporter la tête, pour le prestige de la situation. Talma pensait que le plan se limitait à empoisonner la bague. Youssouf prit la chevalière avec satisfaction. Bam!

L'explosion le tua sur le coup. Le groupe profita de la poussière et de l'hébétude des Fils du Sabre pour achever la mission. D. emprunta un passage secret que Youssouf se réservait pour fuir. Pango s'assura de la mort des deux chefs. Talma était encore vivant. Pango le transperça de sa lance. Bren pour sa part récupéra la chevalière.

Puis, Pango, Mélusine, Bren et Lendar forcèrent le chemin de sortie, parfois flouant les gardes par le baratin, parfois les affrontant.

Ils venaient de vaincre les têtes des Fils du Sabre.

Respect.



D. ne revint pas. Ce salopard vola la chevalière avant de quitter le groupe, bien que je ne comprenne absolument pas son geste. Il croyait cette chevalière maudite ou marqué par un pouvoir démoniaque. La seule hypothèse que je vois: il voulait racheter son âme.

En tout cas, nos élèves étaient entrés dans la cour des grands!

La victoire, c'est moi qui l'ait forgé. Oui, le gamin est bon et a un talent fou, supérieur au mien. Mais Arno reste un gamin. J'ai fédéré les troupes, j'ai construit les plans, j'ai déniché des talents que nous avions nous même formés.

J'ai coupé la tête des Félins, puis celle des Fils du Sabre.

J'ai gagné la guerre. J'ai vengé mon mentor, mon chef, Draqo.

Les Fils du Sabre n'ont même pas vraiment réussit à se venger. Les lieutenants fourbissaient leurs armes pour s'allier à Youssouf Ibn Tahir ou à David Talma. Tous deux morts, la guerre de succession s'est même propagé au sein des deux camps, entrainant une paralysie de la Famille.

Les Félins ont souffert aussi. Perdre autant de lieutenants dans une telle explosion a déstabilisé leur organisation.

Le message a été clair pour les Reîtres et Méloriens. Les Anciens sont de retour et sont la plus grande Famille criminelle des 7 cités. Nous avons recrutés en nombre.

Fort de nos nouvelles troupes, je m'érigeais en stratège et Gaspar en tacticien pour mener une guerre sanglante contre nos ennemis. Gaspar avait toujours été mon bras droit. Avec lui sur le terrain, pas une bataille ne serait perdue.

J'avais quelques difficultés toutefois à faire accepter mon meilleur ami, Sleaze. Historiquement, les Anciens étaient quand même de souche Umélorienne. Et l'afflux de Méloriens ravivait se sentiment. Pourtant, je parvins à prouver la valeur de Sleaze tout en le préservant de leur haine en le mandant comme agent de liaison avec les Taupes. Nous parvînmes à une alliance contre les Félins.

L'argent coulait d'autant plus à flot qu'Ania avait eu une idée de génie. Fort de ses rapports aux Gadarihn-Andarar, les Anciens s'assureraient que Bors soit le prochain chef de cette famille noble contre son soutien financier.

Arno revint à Samarande, au cœur de ses affaires. J'avoue qu'il dirigeait bien la Famille. Il prenait toujours ses conseils auprès de moi mais il avait un savant dosage d'autorité, de stratégie et de cruauté réhaussé d'une créativité rafraichissante.

Seulement, il réclamait sa chevalière. Je fis chercher D. Ce fut l'occasion d'une sempiternelle brouille avec Sleaze, qui me reprocha son départ. Il prétendait que D. s'était senti exclus de ma part car il n'était pas un de nos élèves. Je protestais. Mais je mentais. Je n'éprouvais rien pour lui.

Les recherches ne donnèrent rien. Sleaze lui attribua tous les maux : violeur d'enfant, démoniste, et je ne sais quoi d'autre. Il en vint même à penser que la vague de démons qui survint ces deux années étaient de son fait. Quelle connerie. C'était Pango le responsable (il avait libéré tant de démonistes lors de mon sauvetage).

Bren faisait plus profil bas que ce à quoi je m'attendais. Il travaillait certes aux missions, mais pouvait prétendre à tellement plus.

Gaspar le repéra à vider les coffres des Félins pour se constituer un gros butin. Je demandai à Gaspar de laisser couler. Il le méritait, même si je fus attristé de la nouvelle. S'il faisait cela, c'est qu'il allait bientôt mettre fin à sa carrière.

D. refit surface je crois, une fois, au procès de Mélusine. Mélusine fut accusée pour les événements de Saint-Aster, ma libération. Seulement, D. apporta des preuves de sa propre culpabilité et endossa les responsabilités. Enfin, il ne les endossa pas complètement, car il prit la poudre d'escampette et ne fit que faire monter la prime qu'il avait sur le dos. Je crois qu'Ania fut soulagée de la disculpation de Mélusine. Mais je ne sais pas si c'était par amour de son élève ou surtout pour se protéger elle-même.



D., un oublié de l'histoire des Anciens, à priori prêtre défroqué démoniste, dont l'histoire a injustement oublié le nom.

Enfin, en vérité, si, je le sais. Ania n'aimait son prochain qu'à moitié moins qu'elle ne s'aimait elle-même.

A la fin de son procès, Mélusine nous dit au revoir. Cette vie de criminelle n'avait été qu'une passade pour elle et un chapitre qu'il était temps de fermer.

L'indépendance de Lendar me sembla incompréhensible. Alors qu'il avait tout avec les Anciens, il préféra travailler en indépendant, à braquer des riches. Mais, vivre en criminel est une vie dangereuse, et ses activités se soldèrent par son arrestation et son emprisonnement.


Nous les Anciens étions au sommet. Et pourtant seul Pango semblait véritablement se mêler à notre pouvoir; travaillant avec Sleaze a positionner les Taupes à nos côtés. C'était comme si, pour les autres, leur ascension s'était faite trop vite pour accepter d'en profiter. Peut-être que, justement, Ania, Gaspar Sleaze et moi-même, nous vivions une renaissance et que nous seuls pouvions comprendre notre chance.

Les Félins et les Fils du Sabre se replièrent sur leurs bases. Ils avaient besoin de panser leurs plaies.

Nos problèmes avaient changés : les Méloriens se retournaient contre nous. Ils n'apprécièrent guère notre alliance aux Gadarhin-Andarar. La noblesse était leur apanage. Nous n'avions que faire leurs prétendues prérogatives. S'ils voulaient s'opposer à nous, nous les écraserions.

Cette déclaration de guerre eu un effet secondaire, celui-là positif pour nous. Tous les Méloriens n'approuvaient pas et nous eûmes une recrudescence de membres.

Seulement, Sleaze me chauffait les oreilles : "On en revient au style Draqo …Les Anciens sont plus forts en multi-ethnies... Les Méloriens me traitent de rat d'égout...etc. etc. etc."

Je ne pouvais contester son point de vue, mais les Anciens ne pouvaient se passer de tels appuis. Je fis le sourd aux récriminations de Sleaze.

Les Reîtres s'allièrent aux Méloriens restant pour s'opposer à nous. Bren prit à charge l'infiltration de leurs forces pour provoquer leur scission. Il m'impressionna d'efficacité et de leadership. Gaspar et Arno ne croyaient pas en lui. Non que le nain se soit vu comme peu talentueux, mais admettez qu'un nain à la tête du réseau d'infiltration d'un groupe suprémaciste umélorien est contre-intuitif.



Bren le nain, perceur de coffre légendaire des Anciens.

Sleaze finit par se lasser. Lassé de ces guerres, lassé des risques, lassé du racisme. Probablement lassé de sa propre paranoïa. Il vint m'annoncer qu'il raccrochait. Je tentais tout pour la garder près de moi. Sleaze était mon compagnon, mon meilleur pote, parfois ma conscience. Rien n'y fit. Ania me demanda de cesser. Je crois bien qu'elle aussi n'avait plus envie et souhaitait profiter de la vie, alors elle transférait ses aspirations sur Sleaze.

Nous eûmes quelques nouvelles de son élève, Mélusine:



Mélusine, courtisane aguicheuse des Anciens. N'aurait jamais vraiment utilisé son corps comme objet. Se serait contenté de ses capacités d'arnaqueuse et baratineuse.

Elle était de retour à Samarande. Non comme voleuse, mais pour reprendre les affaires familiales. Ses parents étaient morts. Elle reprenait sa ville de bourgeoise comme si une parentaise se fermait, une simple escapade d'adolescente à laquelle elle mettait un terme.

Pango avait ses propres marottes. Le gouri-pangolin était le maître de Béjofa.



Pango, Maître de Béjofa, boxeur, combattant, démoniste psychotique imprévisible

Il avait retrouvé la trace du Fils du Sabre du nom de Kheron. Un obscur sous-fifre à qui il vouait une sorte de haine pour je ne sais quelle raison (Sleaze m'avait dit que Pango lui en voulait à mort parce qu'il l'avait arnaqué de 5 pièces de cuivre en rendant à Pango sa monnaie - peu crédible, mais peut-on être sûr avec Pango?). Il l'enferma pour lui faire vivre des années de torture. Entre sa réputation de démoniste et ses actes, Pango était craint à Béjofa.

Pango n'était toutefois pas gouri à laisser tomber ses amis. Or Lendar croupissait dans les prisons Béjofardes. Il voulait le délivrer. Je n'approuvais guère, mais Pango n'était pas le genre de personne qui changeait d'avis. Ce fut un gaspillage de ressources. Avec des Anciens triés sur le volet, il attaqua la prison de Lendar, juste pour que celui-ci lui réponde : "Non merci, je vais purger ma peine".



Lendar, tire-laine taciturne et parfois acerbe.

Bon dieu d'Arlam. Ils ne pouvaient pas se parler avant? Visiblement, le tire-laine se créait un réseau parallèle. J'allais devoir le couvrir, car les nouveaux ne se montreraient pas aussi coulant avec la concurrence que moi-même.


Comme vous le voyez, nous étions au sommet.

Mais l'action des Reitres restait un vrai problème.

Cela faisait une semaine que je travaillais Ania. J'avais un nouveau plan. Notre vengeance concernait les Fils du Sabre et les Félins, mais j'allais en faire tomber un 3ème. Flavien Corbi. Un putain de Reitre qui était devenu le chien du Prince Erome IV. Soit disant avec une nouvelle virginité.

Si Ania se rapprochait de lui, on aura une occasion de s'en débarrasser. Il suffisait qu'elle en apprenne plus ses habitudes et ses vices. Elle avait peur. Corbi était un vrai criminel, pas un courtisan ou un noble standard. Elle trouvait cela cent fois trop dangereux. N'avait-elle donc pas conscience de ses talents?

Mon Ania. Si belle, si forte, si déterminée. Je ne sais pas si ça a sa place ici, mais nous avons partagé notre lit, pour la première fois. Ce fut... Exceptionnel. Jusque là, je n'avais jamais voulu le faire car je savais intuitivement que je n'accepterai plus qu'un autre la touche. Je serrai vraiment les dents à l'idée que Corbi lui fasse l'amour. Car elle avait finalement accepté la mission. Mais je ne pouvais compter sur personne d'autre qu'elle. Personne n'était de son calibre.

Nous nous débarrasserons des Reitres.

-Bon scribouillard, tu connais la musique, moi je dicte, toi t'écris.

-Oui monsieur. Bien sûr.

-J'les connais les types comme toi. Pour des effets de styles, ça change la vérité parce que ça croit qu'un roman c'est mieux que la vie.

-Vous lisez?

-Non pauv' con. Tu serais pas là sinon. Arrête d'être débile où je te fais sauter la tête.

-Pardon.

Par ou commencer. Putain c'est dur. pfff.

ok

umpfff

Bon. Harold a dézingué complet. Ce serait comme si le jesugen lui aurait grillé le cerveau. C'est parti de la mort d'Ania.

-Qui est Ania?

-La plus belle femme que j'ai vu. Brune, bonne, un cul, Arlam soit damné, un peu hâlé comme une fille du sud, le sang chaud.

-D'accord mais vous pouvez un peu la situer?

-Sous terre. T'es sourd? Elle est morte.

-(...)

-J'étais d'accord avec Harold. Elle pouvait faire le taf'. Se retrouver dans l'entourage de Corbi, le bailli d'Erome IV, pour qu'on trouve un moyen de le crever. On lui a même mis le nabot en couverture.

-Qui ça?

-Bren, un nain, débrouillard.

Elle a commencé le travail et vlà qu'on a plus de news. Ni d'elle, ni du nain. J'ai senti que Harold était pas rassuré. Mais le gars s'est effondré quand un de nos indics de la patrouille fluviale nous a ramené le corps d'Ania. Putain le choc. J'aimais bien Ania, on s'connaissait depuis tout p'tit. J'étais pas bien. Hé scribouillard. J'ai pas chialé. Je chiale jamais. Chui pas une fiote.

Harold, c'est pas une fiote non plus, mais il a chialé.

Je l'ai laissé avec le corps. Il y est resté pendant des plombes. J'savais qu'il avait besoin de temps mais qu'on ferait payer ce fils de pute. Quand il est sorti, c'était résolu à la vengeance.

On a mis les Anciens à contribution, frappé où ça faisait mal. Le nain est reparu, torturé par les Reîtres. Ce con s'en était sorti grâce à ses doigts de fées et ses talents de crochetage.

-Vous étiez soulagé.

-Pfff. J'aurai échangé c'te merde contre Ania n'importe quel jour.

Mais ça a mal tourné. Les nobles ont pas accepté not' manège. Ils ont frappé en retour. Putain, on a mangé cher. Foutu en l'air des alliances, fait fuir des ex-méloriens.

Arno a mis le holà. On devait arrêter nos conneries, d'autant qu'on s'était pas approché d'un iota de Corbi. Marduck a gueulé comme jamais contre Arno mais le gamin a lui a fermé sa gueule. Harold m'a regardé, mais j'ai détourné le regard. Le gosse avait raison, et ce qu'on faisait était débile. Ca ferait pas revenir Ania. C'était de la merde.

-Il s'est passé quoi ensuite?

-Pour Marduck? Drogue, alcool, il voulait continuer la vendetta solo. Moi j'ai tourné la page. J'me suis concentré sur les Anciens. Je crois que je suis le bras droit d'Arno.

-Et votre nain?

-S'est dit que ce qu'il voulait faire de ses vieux jours, c'était chercher des artefacts de son peuple dans les monts ocres.

-Quoi? Mais c'était pas un voleur?

-Si. Mais tu vois le scrib', la torture, tout le monde s'en remet pas. Il s'est cassé, brisé aussi.

-Et la vendetta de votre Harold?

-Il a tenté de tuer Corbi, avec un plan de merde, digne d'un coupe jarret des caniveaux. Les gardes du corps l'ont stoppé, et Flavien Corbi l'a arrêté. Même pas pour tentative de meurtre, mais simple agression. Juste du mépris pour le plus grand de tous les Anciens.

-Maintenant?

Il croupi en taule. Putain elle est belle notre génération. Ania morte, Sleaze fait pousser des champignons et Harold, drogué, alcoolique et taulard.

Y a moi quand même. Putain ma chance finira bien par tourner. T'écriras sur ma stèle funéraire.

Aujourd'hui, Gaspard et moi sommes allés chercher Harold à sa sortie prison. Nous avons longuement débattu sur le trajet à propos de Marduck. Gaudri s'imaginait un retour au bon vieux temps, lui et Harold au sommet des Anciens. J'en conclus qu'il n'était pas allé voir Harold très souvent :

"Ca remonte à quand, la dernière fois ou t'es allé voir Harold?
-C'est bon, garde ta morale pour toi. Tu t'es rangé, avec ton groupe ethnique bizarre. J'avais pas le temps, fallait que je fasse tourner les Anciens.
-Je te juge pas, hein. Et puis, les Skhaven et moi, c'est fini."

Je me permets un petit aparté sur les Skhaven, vu que c'est pas consigné dans le journal.

Quand j'ai raccroché, j'ai pas compris pourquoi j'étais le seul à décider de faire ça. On avait le fric, on avait l'influence, on pouvait se bâtir notre petite retraite dorée. C'était pas ça, notre rêve? Sortir de la misère?

De mon côté, c'était vite vu. J'avais tout ce que je voulais. Et puis, les Anciens sombraient à nouveau dans leur racisme pro umélorien. A l'époque, je subissais mais j'avais Marduck pour me couvrir. Il était le grand frère qui couvre son petit frère infirme.

Je ne voulais pas revivre ça. Le retour de ces mauvaises habitudes me donnait envie d'aider les miens. Ca me faisait un but. Et noble pour une fois.

J'ai utilisé mon pognon pour créer une communauté gouri, mais qui cette foi pourrait s'intégrer à la société humaine, autrement qu'en tant que criminel de l'ombre. Je voulais qu'elle ait Haven dans son nom (un mot gouri pour havre). Et, en signe de gratitude à Harold, y mettre nos initiales. Mais Sleaze et Marduck, ça donnait S-M, et les sarcasmes d'Ania me firent passer sur cette option. J'ai pris la dernière lettre de son nom Sleaze-marucK HAVEN : soit SKHAVEN.

Ca s'est bien passé...quelque temps. Avant que le communautarisme s'installe parmi les gouris. Avant que la haine des autres races ne prenne le dessus. Surtout chez les gouris rats. "Nous les skhaven, nous arpenterons les égouts dans le secret avant de renverser le pouvoir humain". Quelle bande de merdeux. Ca m'a écœuré et j'ai lâché l'affaire. Mais j'y ai trouvé ma femme Sizielle, et j'ai eu mes 5 enfants. Alors au final? Faut tirer le bon de chaque aventure, même si le nature gouri n'est pas meilleur que la nature humaine au final.

Bref j'ai quitté les Skhaven. Parenthèse fermée.

Reprenons :

J'ai dit à Gasp':
"Tu sais, Harold est brisé, il est plus celui que tu as connu. Le mieux, c'est que j'm'en charge. J'ai de la place chez moi, dans les faubourgs de Bejofa. Sizi et moi, on va s'occuper de lui. Si j'arrive à lui faire arrêter le jesugen et la bibine, ce sera déjà un grand pas".

Gaspar m'a jaugé et a abandonné avant même d'avoir vu Marduck. Quand il a vu la loque qu'est devenue Harold, j'ai senti qu'il était mal. On a mangé ensemble, on a parlé du bon vieux temps. En évitant les anecdotes d'Ania. On a raconté ce que devenait nos élèves. Je crois qu'Harold avait des absences parfois, et je ne pense pas qu'il ait tout compris. Mais on a continué quand même, comme si de rien était.

On a parlé de Pango. Quel malade mental. C'est type est complètement barjo. Ca faisait des années qu'il faisait torturer un ancien Fils du Sabre, Kheron. Et du jour au lendemain, il décida de le libérer. Ce mec avait un grain. Pour moi, un bon ennemi est un ennemi mort. Sinon il risquera toujours de t'égorger dans ton lit. J'ai jamais été à l'aise au contact de Pango. Barjo et démoniste. Le type s'était impliqué dans les Skhaven. Je me suis promis d'arrêter la paranoïa (et ce même si mon intuition se révèle juste dans 90% des cas) mais je me demande si ce n'est pas lui qui a corrompu le concept. Bah, peu importe, ce n'est plus mes affaires. Gaspar nous annonça à propos de Pango qu'Arno allait le nommer maitre de Bejofa. J'en ai été consterné. Mais bon, c'est derrière moi cette vie.

Nous évoquâmes aussi mon élève, Lendar. Il se la jouait solo, acceptant des contrats pour se faire du fric et se construisant un réseau d'informateurs sur Béjofa. Je soulignais à quel point il était différent de moi mais Gasper se mit à rire et me rétorqua : "ah parce que toi, tu la joues pas solo?"

Il me sembla éveiller un peu d'intérêt chez Harold lorsque nous attaquâmes l'histoire de Bren, le chercheur de trésor des Monts Ocres. J'inventais une belle histoire. Parce que le nain avait disparu dans Kalaar probablement, selon toute vraisemblance choppé (et tué) par les hélodermes. Je ne me sentais pas d'ajouter ça au fardeau de Marduck. Bren était un peu son petit chouchou.

La vie avec Harold est parfois un peu compliquée. Les enfants l'adorent. C'est l'oncle Harry.

Ce qu'on leur cache, c'est les épisodes dépressifs de Marduck. Tentatives de suicide, cures de désintox foirées...

Fait chier. Sizielle me rabâche les oreilles avec Harold. Mais je ne peux pas le laisser tomber. Jamais. Harold est un peu mon grand frère.

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On a enterré Gaspard cette semaine.

J'ai le cœur lourd mais il a vécu comme il l'a toujours voulu. Il savait parfaitement comment il finirait mais il n'a jamais pu se passer de la violence.

Chez les Anciens, il est devenu une légende. Plus que Marduck, même si Arno, lui, sait parfaitement ce qu'il doit à Harold.

Ania et moi sommes de l'histoire ancienne. Même le maître de Béjofa, Sir Pango le psychopathe, est un nom plus connu que nous. Ca ne me déplait pas au fond. J'ai jamais été fait pour le crime.

Gaspar s'était fait tué dans une ruelle de Samarande, pris en embuscade par les Reîtres. Il y avait une vingtaine de cadavres de Reître autours de Gaudri. Vache, ce type était quand même sacrément balaize.

En enterrant Gaspar, j'avais le cœur lourd. Encore un de mes potes d'enfance qui s'en va. Et puis, j'ai regardé Sizielle et ma petite bande de marmots qui grandit.

Je regrette pas ma vie d'avant. Chaque jour est tranquille et apaisant. Le Marduck d'avant aurait dit "monotone". Gaudri aurait dit "carrément chiant". Moi je dit "rêvé".

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Tiens, Bren est reparu parait-il. Associé aux Helodermes. D'après certains contacts des Anciens, Bren avait tenté de voler un oeuf de Dragon, d'Heloderma Suspectum. Et ça s'était mal passé. Il paye, je crois, sa dette en aidant les hommes-dragons à trouver une place dans les 7 cités.

Harold, de son côté, reprend du poil de la bête. Terminé la drogue et l'alcool. Il ne sera peut-être plus le grand chef qu'il a été, mais je crois qu'il est sur le chemin de la rédemption.

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Mine de rien, l'élève de Marduck est doué. Kalaar a rouvert ses portes. Erome IV, pour éviter une guerre ouverte avec la dragonne, a reconnu les hélodermes.

Il s'est moins foiré que moi avec Skhaven. J'aime bien ce nain. Quelqu'un de sensé au final.

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Wow, Pango est mort. Le Maître de Béjofa. Celui que je nomme : le putain de psycho démoniste et chaotique. Personne ne sait dire s'il a mis fin à ses jours ou s'il a été assassiné. Ce que je crois, c'est que les démons qui attendaient son âme ont perdu patience. C'est pas le genre de la maison à mettre fin à ses jours.

Il devait savoir que ça devait arriver car on a trouvé une lettre. Celle-ci désignait Karsaac, le roi de la lose comment son successeur sur Béjofa. Putain, ça, c'était débile. Mais le plus débile a été Arno. Ce con a respecté la volonté de Pango.

Je devrais être triste et pleurer mon frère gouri. Mais rien à faire. Son âme brûle entre les mains du démon Morhadil et c'est lui qui l'a cherché.

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J'ai l'impression d'écrire un avis mortuaire. Celui-là fait mal. Bren, l'élève de Marduck est mort. Quand je fais le compte :

Moi, petite vie tranquille loin de la rue.
Lendar, je l'ai vu à l'enterrement. Il était secoué. Mais au moins en vie. Il m'a annoncé qu'il suivrait mon exemple. Il s'est acheté une petite maison dans les faubourgs de Béjofa pour pécher et profiter de sa retraite. Finalement, le fruit n'est pas tombé loin de l'arbre.
Mélusine, retour à une vie de petite bourgeoise.
Marduck, ça va mieux. Rangé aussi.
Arno, lui, dirige encore les Anciens.

Les autres:

Ania, morte flottant dans le Sahar.
Gaspar, vaincu par les Reîtres.
Pango, pendu à son bureau.
Bren, retrouvé mort dans les rues de Samarande.

Cas particulier : D., le disparu. Soit il vit dans un monastère quelque part. Soit son cadavre croupi, je ne sais où.

Marduck a prit la mort de Bren avec une indifférence déconcertante. J'espère que ça ne présage pas d'une rechute.

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Marduck s'est pendu.

Putain Harold....

Mon frère...

Mon protecteur...

Je te dois tout. Je t'aime mon frère.

Sleaze.


Ps : Arno, je te confie mon journal. C'est à toi de continuer l'histoire des Anciens. Je me rends compte que ces derniers années tournaient trop autour de moi. Cette histoire n'est pas la mienne.

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Tu ne fais pas si bien dire, vieux fou de gouri.

Cette histoire, c'est celle de mon maître, Garshnarack et la mienne, Morhadil. Arno n'est plus.

D., ou devrais-je dire, Draqo, a tant payé pour sauver ses Anciens et assouvir sa vengeance.

Hé hé hé hé

Nous verrons, après cent vies de torture, au côté de son sacrifié de fils, et de ses amis Pango et Marduck si le jeu en valait la chandelle.

Mais pour nous, oh oui.

Pas que pour leurs âmes. Pas que pour tous les démonistes que nous a rendu le gouri pangolin. Non, pas que.

Aussi pour toutes les exactions que cette Famille criminelle continuera de nous donner, maintenant que cette Famille est une Famille maudite!

Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha...