Chapitre 26 : Epilogue

A propos du Diable : Lettre d'un inconnu, disponibles dans les archives du Pendule

Pryus est devenu le diable…oui. Mais que faire avec tout cette responsabilité ?
Responsabilité ? Oui, vous avez bien entendu…car il a choisi de devenir ce qu’il est devenu de plein gré. Par sens du devoir, comme sacrifice et par humanité et surtout par amour pour son frère.
Voyant le rêve d’Anar de répandre la bonté et la joie sur ce monde, Pryus vit plus loin, il vit la solitude et le poids de la charge qui allait peser sur les épaules de son frère. Son égoïsme et son amour ne pouvais pas lui laisser ce fardeau tout seul. Le laisser partir est un sentiment purement humain, et c’est peut-être pour ça que Pryus a choisi d’accepter la corruption.
Il faut admettre que le diable est un facteur de progrès pour les hommes. En effet, le diable représente la liberté, l’indépendance et la curiosité. Il incite les hommes à remettre en question les dogmes, les autorités et les conventions. Il les pousse à chercher la connaissance, à explorer les limites du possible, à innover et à créer. Le diable est donc un moteur de la culture, de la science et de l’art. Il stimule l’intelligence, l’imagination et la créativité des hommes. Le diable est ainsi un éducateur qui aide les hommes à se développer et à s’épanouir.
Enfin, il faut reconnaître que le diable est une source de plaisir pour les hommes. Le diable incarne la sensualité, la jouissance et la satisfaction. Il invite les hommes à profiter de la vie, à se faire plaisir et à faire plaisir aux autres. Il leur propose des expériences variées, riches et intenses. Il leur fait découvrir des aspects cachés ou interdits de leur personnalité. Le diable est donc un ami qui réconforte, qui divertit et qui émerveille les hommes. Le diable est ainsi un bienfaiteur qui rend les hommes heureux.
Toutefois, il ne faut pas oublier que le diable a aussi des aspects négatifs. En effet, le diable peut être dangereux pour les hommes s’ils se laissent séduire par lui sans discernement ni mesure. Le diable peut alors les entraîner dans des situations périlleuses, voire mortelles. Il peut leur faire commettre des actes immoraux, injustes ou cruels. Il peut leur faire perdre leur foi, leur espérance ou leur charité. Le diable peut donc nuire aux hommes en les éloignant de leurs semblables et d’eux-mêmes. Le diable est ainsi un ennemi qui trompe, qui corrompt et qui détruit les hommes.
Finalement, nous pouvons dire que le diable n’est pas entièrement mauvais ni entièrement bon. Il a des aspects positifs et négatifs, selon la façon dont on le considère et dont on se rapporte à lui. Le diable peut être un allié ou un adversaire pour les hommes, selon qu’ils savent ou non résister à ses tentations et profiter de ses opportunités. Le diable peut être un bien ou un mal pour les hommes, selon qu’ils l’utilisent ou non pour leur croissance spirituelle et humaine. Je dirais qu’il la représente en sa totalité et est en somme, le symbole même de l’humanité et de son libre arbitre.

Suivant cette conclusion le diable trouvera dans le développement de l’humanité sa force, et rendra ce monde plus fort et créatif, avec plus d’amour et d’haine que toute autre religion ou dogme ne le fera jamais. Il sera son propre moteur à son développement et dépassera toutes les espérances que ses créateurs auraient pu espérer voir.


Circulaire émis par le Pape :

Ce texte est un blasphème promulgué par les adorateurs du Diable. Toute personne diffusant des copies de ces écrits sera déclaré hérétique et devra être pourchassé.

Chroniques d'Anar, dernier chapitre :


Mes derniers instants de mon incarnation de mortel étaient venus. Alors que les combats sur la tour s’achevaient autour de moi, je titubais en regardant l’énergie des âmes promises au Paradis être utilisées et corrompues pour l’ignoble Azharis dans cette guerre qui n’avait aucun sens. Je pris une décision tout en offrant toute ma confiance à Agogh pour s’occuper des joyaux et de l’avenir du monde. Ma résolution était inflexible, il fallait que je restitue les âmes au Paradis !
C’est alors que le dragon de l’esprit s’abattit avec fureur sur la tour, mais à cet instant j’étais porté par une pleine conscience qui me permit de voir sa grande souffrance d’avoir perdu deux de ses frères. Il exécuta son plan, trahissant Azharis et faisant exploser la vraie croix souillée en milliers d’échardes et libérant ainsi toutes les âmes d’un coup. Sa tristesse désespérée lui fit commettre un acte tragique en voulant absorber les âmes afin de les transformer en énergie brute. C’en était trop ! Je m’élançais dans le flot d’âmes afin de les emmener vers le Paradis au péril de mon existence alors que mon frère Pryuss s’élançait à la gorge du dragon et qu’Azharis voulait me poignarder dans le dos. La souffrance des âmes corrompues était effroyable et menaçait mon esprit…

Ainsi je fis le sacrifice de ma vie de mortel et redevenais Dieu afin de sauver ceux qui avaient vécu une éreintante vie de pêcheurs.
Et quand Azharis voulut frapper, c’est le plus grand guerrier qu’est connu Eleckase qui s’interposa : Brut trancha d’un coup, un seul, le traitre, le déchu, le corrupteur, Azharis, prouvant que personne n’avait plus à redire de son mérite et de sa maitrise des armes.
Et quand je pliais sous le poids incommensurable des âmes damnées, mon ancien frère Pryuss s’interposa et sacrifia sa propre existence pour ouvrir à lui les âmes les plus corrompues afin de les emmener vers ses terres et leur possible rédemption.
Ainsi Pryuss prit le nom du Diable, et les terres d’Azharis devinrent les terres du Diable où le banni, l’assassin, le renégat, le traite et le voleur pouvait faire acte de miséricorde sous les tentations du Diable afin de pouvoir redevenir une âme pure en ne cédant pas à la tentation.

A toi mon premier lecteur, ne me juge pas sur mes actes car je ne pouvais laisser faire cela. Ma conscience m’a toujours poussé à aider mon prochain, le peuple aimé d’Eleckase. Et sache que les 10 commandements que je vais citer dans la cathédrale ne sont pas immuables. Ils doivent changer en fonction de l’époque. A toi ô Pape et tes fidèles Cardinaux d’en apporter les modifications par le consentement de chacun. Ainsi soit-il !
*** Mon premier commandement concerne le fléau de l’Armageddon. Il est le mal le plus insidieux, celui provoqué par les complots, les tyrannies et les guerres. Ainsi l’Empire Catholique ne devra pas résoudre les problèmes du monde en déclarant la guerre mais en utilisant la parole évangélique et diplomatique au mieux. Quant à ceux qui veulent le provoquer, nul pardon ne doit leur être accordés. Ils doivent être traqués et anéantis. Alors que je vous parle, le dévot et immortel Kragor, ainsi que ses disciples, font tout pour mettre en conflit les peuples. Ils doivent subir un juste châtiment pour leurs actes immoraux.
*** Les joyaux n’ont été qu’un moyen d’amener l’Armageddon. La vraie croix doit être refaite, vierge et simple, en souvenir du grand fils que fut le crucifié et trôner sur l’autel de toutes les cathédrales. Mon sang en coulera dans une coupe et permettra de reconnaitre l’impur par l’intermédiaire d’une bénédiction en le marquant. Cette marque disparaitra par la rédemption.
*** Le Diable n’est pas notre ennemi, il fut frère et se sacrifia pour la rédemption des plus sombres. Il est tentateur et la voie du croyant ne s’abaisse pas honteusement à ses pieds. Le fidèle aide le banni à retrouver la voie de la Lumière et s’il réussit par son mérite et son labeur, il sera absout et regagnera les rangs des croisés.
*** La Loi est l’ennemie. Nul pardon ne lui sera jamais accordée. La guerre peut lui être déclarée. Si c’est de Justice que vous avez besoin, une alliance a été scellée et ses disciples seront de bons conseillers.
*** Le Chaos est l’ennemi. Nul pardon ne lui sera accordé. La guerre peut lui être déclaré. Ne confondez pas ses suppôts du mal démoniaques aves les âmes damnées du Diable qui doivent être soutenues dans leur dur chemin vers le pardon.
*** Les différentes religions œuvrent vers un même but. Notre foi ne doit jamais être imposée afin de ne pas mener aux guerres. Notre oreille doit être ouverte et entendre la différence. Notre foi ne peut être supérieure que parce qu’elle offre le meilleur choix de vie par l’existence qu’elle promet. La remise en question se doit d’être souvent renouvelée.
*** La force doit animer le corps du croyant. Elle est son bouclier qui le protège des tentations et ne le font jamais céder aux vices que pourrait procurer le Diable. Elle arme son bras pour défendre le faible et frapper le Mal.
*** La prudence doit animer la conscience du croyant. Il doit toujours attendre avant d’agir précipitamment afin que la sagesse puisse le guider par le requestionnement.
*** La tempérance doit animer les émotions du croyant. Nulle action ne doit prendre source dans des sentiments trop forts. L’équilibre doit être trouvé par la raison.
*** La justice doit animer le cœur du croyant. Nul n’est au-dessus de la justice. Tout le monde doit s’y conformer équitablement afin que nul n’en profite ou en soit dépossédé par d’autres.


O Pape, je te lègue cette bible que tu continueras à écrire en y apposant les actes de paix et de miracles qui s’inscriront dans les pas du Saint Empire Catholique.
Sachez mes enfants que vous n’êtes plus seuls dans ce monde et que votre âme de pêcheur me rejoindra au Paradis pour des siècles et des siècles. Ainsi Soit-il ! Amen !

Extrait du journal du Pendule :

Azharis est mort, bon débarras. La Loi qui occupait le corps de Zagra s'est faite tranchée en deux. L'alchismiste Del Yone a fait remonter la personnalité de Zagra et l'a poussé à contester activement le contrôle de la Loi. Leurs forces combinés ont laissé le temps à Brut d'achever cet adversaire formidable. Bon, ce n'était qu'un bannissement, mais quand même. J'étais ravi et bien content d'avoir infusée la misérable épée d'Erkhor de mon propre pouvoir.

ps : je l'ai fait sous la figure du Diable, j'avoue que ressortir cette identité de temps à autre me répugne, mais je ne peux pas laisser mon humanité chérie se faire détruire par ma propre création malheureuse.

Del Yone a alors décidé d'absorber l'âme de la Loi. Quel fou! L'issue était certaine, elle s'est a pris possession de son corps.

Encore que je n'en sois pas si sûr. Les choix tactiques de la Loi/Del Yone m'ont paru extravagants. Elle a rejoint le reste de ses forces au Comté des Ducs de Lafère pour revenir au Nord de l'Empire d'Azharis et partir plein sud pour attaquer le Chaos. Alors que la Barrière se mettait en place. Ca ressemblait à un suicide. Se pouvait il que Del Yone contrôle -pour le moment- le corps?


La Barrière justement. Brut et Agogh furent les derniers à pouvoir utiliser les Joyaux. Je *enfin une partie de moi* les accueillais avec le Cercle. Nous eûmes tout deux des mots forts pour les convaincre : Le Cercle n'en démordait pas, l'humanité avait besoin d'immortels (ce qui équivalait à lui dans son esprit puisqu'il était le plus sage, intelligent, juste, magnifique, beau, parfait, trop intelligent, trop juste, trop parfait, mmmm je l'ai peut-être déjà dit tout ça?) pour les guider sur la voie de la paix et la félicité tel qu'il l'entendait.

Et moi, je restais sur mon opinion : pour que l'humanité soit libre, il fallait que nous nous retirions, nous Entités et Dieux, pour les laisser libre d'évoluer.

Bien que certaines idées me laissèrent pantois (comme nous fusionner le Cercle et moi-même, ce dont je ne voyais pas bien l'intérêt à par de faire de nous un schizophrène bien humanoïde; peut-être le Cercle y aurait-il vu un intérêt, découvrant ce que signifiait la classe et la distinction), ils finirent par me donner raison, peut-être par défaut.

Leur motivation était clairement de stopper les Armageddons, bien plus que de se libérer de l'influence des immortels. J'imagine qu'une demi-victoire reste une victoire et que je devrais me contenter de ça.

Pourtant, je n'y arrive pas. Je me raisonne en me disant qu'après tout, l'humanité vivra libre et c'est ce que je voulais. Mais l'amertume reste en bouche.

Dans mon histoire, je cumule un certain nombre d'erreurs. La création du Chaos, une erreur. Contrebalancer avec la création de la Loi, une erreur (par ricochet, parce que je ne vois pas bien comment j'aurai pu stopper mon monstre autrement qu'en lui opposant son antithèse). Le meurtre du Cercle : mesquin et méchant. Kragor et sa Guilde du Pendule : néfaste.

Et l'incident Kragor justement a provoqué l'échec magistral de mon plan ourdit il y a des centaines d'années.

Je lui avais appris les bases de la forme de magie universelle que j'avais construit pour doter l'humanité d'une forme de magie universelle qui les affricheraient du besoin des immortels. J'abandonnais le concept quand je compris que la science permettait déjà cela sans que je décode les arcanes de l'univers par le biais de la magie. J'abandonnais donc le concept mais j'avais déjà enseigné à mon élève Kragor ce que j'avais construit. Et Kragor, en bon psychopathe amoureux des Armageddons, je le laissai à ses affaires. Quelque héros finirait bien par le tuer.

Encore, encore une erreur. Non seulement il ne mourut point, mais avec les arcanes que je lui avais transmis il était parvenu à menacer le monde de devenir une Entité avec le contrôle de la dimension que je m'étais construit.

Donc il pouvait asservir mon humanité chérie tout qui serait hors de mon champ de sauvegarde derrière la Barrière.

Et mon plan, qui était d'observer Eleckasé évoluer dans mon château volant et sirotant des vins fins et délicats, noircissant des pages de manuscrits pour enregistrer l'évolution du monde tombait à l'eau.

Pour sauver mon humanité, j'enseignais à Agogh les arcanes de ma Magie, pour qu'il détruise Kragor et les tours.

Et ses tours, je les avais construite pour permettre d'observer l'évolution de l'humanité. Tout cela me serait impossible. J'allais tellement m'ennuyer.

Anar et Pryuss (mon voisin, il habite de l'autre côté de mon Plan; je ne prends pas de loyer, je l'ai toujours bien aimé mon assassin au grand cœur) initièrent un âge d'or du Catholicisme. Ca avait de quoi me plaire d'avoir un peuple ouvert et éclairé.

Je ne me leurrais toutefois pas : ils étaient tellement frais dans leur immortalité qu'ils raisonnaient et œuvraient à la façon de mortels mais ça ne durerait pas éternellement. En effet....mmmm....

note à moi-même : trouver un équivalent à "un pouvoir absolu corrompt absolument" en version "immortels".

Note bis : Je pourrais comme ça me citer. C'est prétentieux et vaniteux mais ce n'est pas demain la veille que j'aurai un lectorat abondant et ce n'est pas chez mes stupides et illettrés Entités congénères que je pourrai puiser une inspiration pour trouver des citations éclairées.

Il me plaisait vraiment de les voir œuvrer. Il y eu un schisme au sein de cette religion. Après le meurtre du Crucifié, l'Empereur décadent et tyrannique Azharis avait, avec l'aide des Dragons et surtout de Cybill, une Entité néfaste et manipulatrice, volé le pouvoir du Dieu Catholique. Et le retour d'Anar en tant que Dieu (d'origine elfe) fut contestée par une frange des Catholiques, notamment ceux des Kaladars qui voyaient en Anar un usurpateur. Ils se firent appeler les Protestants (car ils protestaient contre l'ordre qui vénérait Anar).

Je m'attendais à une répression dans le sang, mais il semblait qu'Anar n'était pas encore assez immortel pour ce laisser entrainer dans ce genre de dérive. Il restait encore elfe après tout. Les immortels avaient cette tendance de regarder l'humanité avec un regard dur et donc de déconsidérer la vie. Après tout, quand vous rencontrez votre millionième chic type au grand cœur, votre millionième salopard égoïste et votre millionième énergumène qui allait vous expliquer la vie du haut de ses 30 années d'expérience, vous finissez par considérer le monde sous forme d'un écosystème sans considération pour la vie.

Il n'y avait guère que moi pour y voir plus de subtilités.

Je cite :

Seuls les êtres doués d'un sapience réellement supérieure peuvent percevoir que leur monde n'est pas immobile, mais tourne lentement dans un système d'une portée supérieure.

Le Pendule.

Ce n'était donc pas encore le cas d'Anar. Quelques milliers d'années de plus, et il n'y aurait vu que guerres de religions et massacres à venir pour des raisons idéologiques et il les aurait simplement fait exterminer.

La guerre est un formidable vecteur de développement scientifique. C'est juste dommage pour les familles en deuils, les femmes violées et les enfant massacrés.

Le Pendule.

Je m'attendais en revanche que notre Diable fraichement intronisé, Pryuss, s'occupe du sale boulot et mène un travail de sape pour pourrir le Protestantisme. Mais perdu encore, le frère de cœur de l'elfe était en totale harmonie avec lui.


Pour ma part, je n'avais pas l'étroitesse d'esprit d'un dieu, et voyait au delà d'un pragmatisme mal à propos. Je considérais qu'Anar et son frère Pryuss donnaient là un symbole fort à l'humanité, qui, au delà des inévitables guerres de religions, de crédos et de pouvoir finiraient par influencer de façon durable le développement sociétal.


Eleckase entrait dans un âge d'or.

Del Yone/la Loi prenait conscience de l'arrivée de la Barrière, mettant fin à l'objectif de se lancer sur le Chaos et d'annihiler les deux forces. Le situation me paraissait claire maintenant, c'était bien Del Yone qui était aux commandes.

J'avais effectué mes recherches et mes calculs, ce qui me replongeait dans l'analyse de la matrice de l'univers. La Loi n'avait pas encore retrouvé sa puissance après avoir été tranchée en deux par Brut puis absorbée dans le corps de Del Yone ce qui évitait à l'alchimiste d'affronter la volonté d'une aussi puissante Entité.

Je pariais sur son suicide. Au vu de la haine que cet homme avait contre le Chaos et la Loi (et moi-même, ce qui n'avait rien de rationnel mais après tout, cet homme tenait de sa lointaine ascendance des caractéristiques de karibans et d'Esprits; soit l'homme-mûle et l'esprit des arbres pour la tête de bois). Mais je me trompais.

Il sembla ne pas supporter l'idée d'être à l'origine d'un génocide des forces de la Loi et les ramena sur leur Plan. Puis il se dirigea vers mon monde alternatif pour étudier le vortex d'énergie de Kragor et le détruire.

S'il n'arrivait guère à changer d'avis, l'alchimiste était un formidable théoricien de la Magie qui déchiffra beaucoup des arcanes de ma Magie sans même mon aide. Et cette connaissance lui permit de faire exploser le Vortex et en déverser la puissance dans Eléckasë, faisant du monde un véritable monde magique. Des îlots se mirent à voler, des lacs furent enchantés, les recoins obscurs comme le marécage de Tander devint encore plus sombre, encore plus maléfique. Eléckasë fut baignée de magie et avec cela, renforça le pouvoir de l'humanité.

Je crois qu'il s'imagina me jouer un tour. Il se trompait allègrement.

Il ne comprit jamais l'ampleur de manipulation de l'Entité de la Magie, une Entité qu'il considérait servir, quand bien même il faillit la détruire. Plus exactement, par deux fois, ils (Del Yone, mais en réalité l'ensemble des héros dont j'ai conté les aventure dans ce volumes) furent à deux doigts de la détruire.

Magie se prend pour le Cercle. Son héritière. La force qui doit diriger Eléckasë, mais avec une subtilité différente du Cercle. Le Cercle est une figure patriarcale, le chef de famille auquel tout le monde obéit. La Magie est la mère qui commande, sans le laisser transparaitre. Elle a toujours placée ses agents dominés à des postes de conseiller pour diriger le monde, limitant l'évolution technologique pour se rendre indispensable.

Mais cette force, elle la doit à Eléckasë, l'homme, le premier utilisateur des Joyaux, celui qui devenu l'Homme aux 7 Martyrs. Il est le pivot de la puissance de la Magie. En séparant la Magie, il régla le problème des opposés.

je cite :

Les Forces Opposés se neutralisent. Intégrés dans la Matrice d'un être, si la puissance du Chaos est égale à la puissance de la Loi, les deux forces ont un effet limités. Il en va de même pour la Magie. Tant qu'elle était Une, la Lumière s'opposait à l'Ombre, le Feu à l'Eau, la Terre à l'Air, etc., ne lui permettant de délivrer qu'une faible parcelle de son potentiel.

L'Homme aux 7 Matyrs, en la scindant et en le laissant supporter la force de la division, en constitua 10 Entités non affectés par les Forces contraires.

Le Pendule

Del Yone était quelque part un chanceux. Il révéra la Magie Antique, celle d'avant la division dont l'Esprit était en sommeil à cause de l'action de l'Homme aux 7 Martyrs, ce qui le plaçait hors de portée de la Magie Pure, la Magie actuelle, sans ce rendre compte que la puissance de sa magie venait de la magie actuelle.

Vaincre l'Homme aux 7 Martyrs, et le groupe y avait pensé, le voyant comme le manipulateur de Magie, aurait refusionné toutes les Entités de la Magie, et mis fin au pouvoir acquis. j'estime qu'au mieux, ce que la magie a classifié en sorts de deuxième cercle aurait encore été disponible au mages.

Si vous m'aviez vu déboucher ma bouteille de vin pétillant, chantant et dansant quand l'idée fut évoquée... Mais raté, elle sombra bien vite dans l'oubli.

La seconde fois, c'était l'idée d'envoyer une autre Entité de Magie porter secours à l'Ombre. je savais pertinemment, (pour avoir moi-même calculé l'équilibre de la division lorsque l'Homme aux 7 Martyrs fit son vœux avec les Joyaux), qu'il ne pourrait pas maintenir l'équilibre de la division avec deux forces si proches l'une de l'autre. Il aurait cédé.

Cette fois, je m'emballais moins. Ca allait encore rater. Eh bien, ça n'a pas manqué.

Le lecteur attentif se demandera pourquoi je ne l'ai pas fait moi-même, ou utilisé quelque agent pour le faire?
Le lecteur perspicace, lui, se rappellera que je veux que l'humanité fasse ses propres choix. Je ne suis pas un tricheur.


Revenons à notre monde magique.

Je pense vraiment que Del Yone s'imagina me jouer un mauvais tour mais il se trompait. Il avait cette vision toute humaine de ne pas voir les choses dans le temps. ce n'est pas la Magie qui me posait problème. C'était les manipulations de la Magie et la stagnation du Cercle qui étaient mon problème.

En réalité, s'il savait comme il faisait mon jeu. Déjà, aucun besoin de servir pour user de ce monde magique. Une force pour une humanité libre. Mais en plus, rn créant une ressource finie et importante, l'humanité allait en un ou deux milliers d'années se retrouver avec une pénurie de Magie à venir et grâce à cela, travailler sur des alternatives.


J'étais heureux.

A la sortie de mon univers alternatif, le Dieu Thor l'attendait et l'écrabouilla d'un coup de Marteau bien placé, envoyant le Loi en stase.

Au début, ce fut un mystère pour moi. D'autant que l'épée d'Erkhor, aidé par les pouvoirs du Diable infiniment supérieurs à un buveur de mauvaise bière aux blagues lourdes et au rire gras, n'avaient pas réussi cet exploit.

Je découvrais déjà que Del Yone n'était pas mort. Sur place, les traces de magie prouvaient qu'il avait usé de réincarnation dans un nouveau corps. Il devait donc errer quelque part à faire je ne sais quoi.

Quand à cette technique d'incarnation de la Loi, ce n'était pas à son Marteau qu'on devait la stase (encore heureux!) mais en fait, le corps de Zagra contenait les runes requises pour renvoyer la Loi dans son univers.

En passant dans le corps de Del Yone, ce garde fou n'existait plus.

Je crois que cette leçon sera apprise par toute Entité. S'incarner en quelqu'un est une immense erreur!

Agogh et Brut se décidèrent à éliminer Kragor. Ils furent tout d'abord surpris de découvrir la destruction du vortex, sans pouvoir être certains de qui s'en était occupé.

Mais Kragor restait en vie et restait une menace. Il se dissimulait dans la Contré des Forts, un pays né de l'effondrement et de l'esclavage de Branks, qui en gardait un sentiment de peur et donc une volonté militariste axée sur la défense. C'était le terreau idéal pour un manipulateur comme Kragor.

Ils amenèrent Athanor avec eux pour sa dernière grande mission. Athanor avait accepté de retourner sur mon Plan avec ses hommes. Il avait fait de Brut son intendant pour son Empire renaissant.

Kragor se faisait passer pour diplomate dans l'un des dix forts de la Contrée, qui était une coalition de paix (ou de guerre). Il avait eu quelques siècles pour placer ses pions et diriger dans l'ombre. Mais Brut et Agogh avaient largement eu leur part d'expérience dans le domaine et quand ils le démasquèrent, ce fut pour lui régler définitivement son compte.

Kragor restait un adversaire formidable, du niveau des Azharis (avant d'être un dieu) ou Azathe. Et il maîtrisait des pouvoirs dangereux dont sa capacité à faire de son poing une arme en fusion.

Brut était du genre à foncer tête baissée... et il fut surpris par la frappe vicieux du mage. Athanor s'y attendait lui (il le connaissait du 1er Armageddon) et se jeta entre Kragor et Brut. Sa cage thoracique fut transpercée.

Brut acheva Kragor dans une frappe rageuse.

Athanor était mort.

Ils me ramenèrent son corps.

J'en fus très attristé.

Brut était donc l'héritier du royaume d'Athanor. Il partageait avec icelui d'être un combattant exceptionnel, et même à vrai dire la capacité d'être un commandant et un stratège. Je devais même concéder que le demi-homme lézard avait une culture étendue.

Nota bene : demi-homme-lézard : quel drôle de concept. Étymologiquement parlant, un homme-lézard devrait déjà être considéré comme le croisement entre un lézard et un homme. Donc, si Brut est un "demi" soit à moitié homme-lézard et à moitié humain, il est de facto un quart-lézard.

Bien que mon nom soit supérieur à celui usité dans les langues eléckäsiennes, il requiert quelques fondamentaux mathématiques, et, qui plus est, je ne suis pas linguiste humanoïde. Laissons donc mes réflexions là.

Brut avait, depuis son passage dans les Terres arides de l'île de la Tortue, l'âme d'un général Kariban en lui : Issamadhi. Il y avait, entre les deux hommes, une forme de respect palpable.

Brut essaya par de multiples moyens de lui rendre un corps mais Ouvièle, l'Entité de la Vie, échoua à copier le processus qu'elle utilisa pour créer un corps à Anar.

Ce fut le Forgeron Eternel qui créa un corps artificiel à Issamadhi, faisant de l'homme-lion le premier golem manu d'une âme.

Agogh et Brut continuèrent alors à chercher à faire du monde un monde meilleur. Ils s'en prirent à Tander, la Liche que le monde magique créé par Del Yone avait libéré de toute chaine. Mais, après tant d'adversaires majeurs vaincus, ils se laissèrent aller à l'excès de confiance, et tout comme Athanor s'était sacrifié pour sauver son compagnon, Brut fit de même.

Encore une fois, un être vaillant s'éteignit. Mais Tander fût vaincu.

Agogh, le Gardien de la Terre, décida visiblement de tout faire pour se rendre immortel, prenant à cœur l'idée qu'il était le Gardien de la Terre.

Les quelques rares êtres qui parvinrent à passer la barrière (il paraissait que c'était le Nomade qui était derrière cela, je soupçonne qu'il s'agisse de Del Yone pour avoir ce genre d'idée fixe) me racontèrent qu'Agogh perdit le goût à la vie et finit Hermite malheureux.

J'aimerai voir si c'est vrai.

Pour tout dire, je m'ennuie terriblement sans humanité à suivre. Avec les Joyaux fondus dans la Barrière, je ne peux même plus débattre philosophiquement avec le Cercle (bien que j'en sorte toujours fâché, au moins est-il un esprit brillant).

Quand il reviendra, dans quelques milliers d'années, je lui proposerai de lever la Barrière, au moins partiellement, l'histoire de voir comment Eléckasë a évolué.

Je ne ferai rien avant. Je veux son accord pour ce faire.


Je m'ennuie.

C'est devenu si stérile, l'ensemble des plans. On est pratiquement cantonné dans nos mondes, sans rien de bien à faire.

J'ai des nouvelles mais c'est plat. Même Anar et Pryuss, les seuls dieux conscients d'être des chiens en laisse promenés par Cybill, n'ourdissent pas de complots contre l'Architecte des Destinés.

Oh, j'ai une idée.

Bon, je crois que c'est une connerie (pardonnez ma vulgarité), mais, Eleckäse est couverte par la Barrière?

Et si, je chargeais les lignes telluriques des Plans de pouvoir, l'histoire d'ouvrir les canaux.

C'est faisable je pense. Je dois recommencer mon travail sur les arcanes du fonctionnement du Monde, mais j'ai déjà une base théorique solide que j'avais commencé dans mon monde parallèle.

Oui, ça me semble possible.

Ah, mais ça va mettre une pagaille sans nom. Je ne suis pas sûr des conséquences.

mmmm

mmmm

Tant pis, je fais!

Qui vivra verra!

C'est parti!

AH AH AH HA HA HA!

Dès que j'ai chargé les lignes telluriques, ni d'une, ni deux, Anar et Pryuss ont fédéré la Magie, ses Entités, Justice et les Dieux pour fondre sur le Chaos et lui coller une rouste!

J'ADORE!

Ha cette humanité, toujours capable de me surprendre.

Ca va être génial!!!!