[EU] Episode 1 : Oléans

Mon nom est Noblegent. Je vis en Kamarg, auprès du légendaire Compte Airain. Je consigne ici une histoire surprenante dont je ne peux garantir la véracité, mais pour laquelle tous les indices que j'ai pu dénicher la confirme.

Je la tiens d'un barde d'un certain âge, dont le regard fatigué laissait transparaitre l'usure d'une vie de longues aventures. Je dois dire qu'il me la conta sans passion, mais avec une rigueur et une précision qui me laissait penser qu'il devait connaître les protagonistes.

L'histoire se passe avant la défaite de la Granbretane, à l'apogée de cet Empire décadent, lorsqu'il déferlait sur l'Europe et y semait mort et terreur.


C'était un groupe de mercenaires :

- Esteban Ziatao était un mercenaire spanyar dans la force de l'âge, un homme à la recherche de gloire et un bretteur exceptionnel,
- Axil de Férence, un troubadour aventureux, fils caché des de Férence, des nobles français illustres dont le lignée est éteinte à son exception,
- Lina Hamgot était le touche de charme et la mystique du groupe, capable d'hypnose,
- Lupus, un chasseur de mutant taciturne et violent, un combattant sauvage et implacable,
- Goban Firebringer, un forgeron et artisan qui savait construire des armes de siège,
- et Xerxes, un scientifique bizantin, expert en alchimie.

Ils se retrouvaient en Oléans, engagés par des rebelles du duché.

L'Oléans était dirigé par le Duc Shariskan depuis plus d'une centaine d'années, maintenu en vie par une machine étrange et imposante construite par les granbretons, s'assurant ainsi de son aide. Il n'était plus qu'une fine couche de peau, un visage plaquée sur une création infernale. Mais il maintenait le duché sous un joug étouffant, aidé en cela par l'ignoble Marquis de Pescht, commandant de la Légion Noire, et le Père Frederik du Sincère Repentir.

Le réseau de délation rendait l'atmosphère du duché étouffante. Mais un jeune homme, Duncan Helliot, avait décidé de se dresser contre le Duc.

Seulement, il avait été fait prisonnier. Ses hommes :
- Benjamon Koda, son bras droit,
- Kerianne, sa petite amie, violée par la Légion Noire et fouettée par le Marquis pour s'en être plainte,
- Ruilian Vuimart, condamné à un an de prison pour non-paiement des taxes mais "oublié" en prison pendant 10 ans,
- Bannon, un scientifique ayant de multiples problèmes avec le Sincère Repentir,
- Les jumeaux Harry Valek et Gary Valek, avec chacun une moitié de visage brûlée par Vashdek, le second du Marquis, pour que l'un ne puisse plus se faire passer pour l'autre dans leurs combines,

Ses hommes donc, engagèrent les mercenaires pour libérer Duncan Helliot.



Benjamon Koda voulait libérer le chef de leur groupe,

La Place Ecarlate, à l'arrière du Palais de Shariskahn. Le Duc y faisait venir le peuple pour s'adresser à lui. Depuis les hauteurs de son palais, une large porte double s'ouvrait de sorte à ce que leur Duc leur présenta Duncan Helliot, qui serait châtié pour sa révolte sur la machine de place, une œuvre diabolique conçue pour faire subir mille souffrances au supplicié.

Benjamon Koda voulait le sauver mais il doutait de lui-même.

Il avait été contacté par un indicateur qui se surnommait l'Arpenteur du Désert qui les attendait à l'auberge de la Choppe de Fer.

C'était un homme étrange, perclus de tics et incapable de cacher son mépris et sa haine. Il n'avait aucun respect ni amour pour Shariskahn. Il expliqua que la Duc attendait l'arrivée d'une délégation granbretonne dans trois jours et que cela renforcerait la sécurité autours du notable, ouvrant une porte à la libération de Duncan.

Pour ce faire, la tour extérieure de Shariskahn contenait une réserve d'armes, suffisante pour armer les rebelles et les prisonniers politiques de la prison dans laquelle était retenue Duncan.

L'homme était étrange mais visiblement motivé par l'argent. Les mercenaires donnèrent leur aval à Benjamon.

Comment entrer dans la prison? Lina Hamgot avait un plan. Elle avait quelques talents issues de ses atouts de diseuse de bonne aventure. Comme les mercenaires avaient pris une chambre sur la place centrale et qu'elle se trouve juste à côté de la prison, de la caserne des Faucons et même de celle de la Légion Noire, elle pullulait d'agents du Duc Shariskahn.

Mais surtout, il y avait des gardiens de la prison.

Le Capitaine Back de la prison assignait justement les postes exceptionnels suite aux réquisitions des granbretons. S'approchant , avenante et charmante, Lina parvint à identifier Gael, un garde qui resterait à la prison le jour J. Elle convint donc de les revoir le lendemain chacun en privée. Et elle en profita pour l'hypnotiser et lui implanter une compulsion qui aiderait à entrer.

D'ici là il fallait se préparer et surtout voler les armes.

Goban Firebringer avait construit une échelle de 7m pour accéder au haut de la muraille. Lorsque les ornithoptères de la délégation arrivèrent, ils en profitèrent pour attaquer et entrer dans la tour.

A l'opposée, ils furent repérés par les gardes, et ce fut par le Marquis de Pesht lui-même et par sa terrible Légion Noire.

Le temps pressait.

Esteban et Axil décidèrent de s'occuper de la maigre garde de la tour cependant que Lina et Goban vidaient les premières chambres qu'ils trouvèrent. Lupus continuait l'exploration lorsqu'il tomba sur un laboratoire contenant une bibliothèque où se trouvait aussi les armes. Xerces se mit alors à analyser le contenu du matériel technologique, qu'on avait visiblement vidé de son contenu.

Dans la chambre que Lina fouillait, elle tomba sur une casette piégée mais en dépit de tous ses efforts, elle s'empoisonna en en volant le contenu, la faisant délirer et se jeter droit sur la Légion Noire qui arrivait. Elle parvint à redescendre l'échelle au bord de l'évanouissement, ce qui permis à l'un des frères Valek de la sauver de l'emprisonnement, voire de la mort.

Cette action permit au reste du groupe de gagner un peu de temps, de quoi trouver des produits explosifs et de retarder encore l'arrivée de la Légion, puis de fuir avec les armes.

Le conteur m'avait donc narré la prise d'armes mais je ne voyais pas bien où il voulait en venir. Il avait attisé mon intérêt pour passer les portes du Château d'Airain en me donnant quelques éléments de son histoire, et là, il me parlait de mercenaires qui volaient des armes dans une affaire de rébellion.

Je ne pus m'empêcher de marquer mon impatience, mais il se contenta de me regarder et de me demander de la patience.

Imperturbable, il continua son récit. Il se faisait pourtant déjà tard et semblait éreinté de son voyage.

Lina, donc, la diseuse de bonne aventure, était mal mais c'était elle qui avait pratiquée l'hypnose. Donc il n'y avait pas d'échappatoire. Elle se devait de participer à l'attaque de la prison. Celle-ci démarra sous de bons auspices, aidés en cela par le garde sous la coupe de la sorcière, et par les costumes de gardes portés par Axil de Ference et Esteban Ziatao.

Mais quand bien même l'approche était bonne, il fallut bien que les choses dégénérassent conduisant à de violents affrontements entre les gardes et les mercenaires. Mais la garde était trop réduite et la libération des prisonniers signifiaient qu'ils n'avaient aucune chance. Pourtant, le spanyar préféra achever les gardes, quand bien même ils se rendirent.

J'en fus choqué. Ils n'y étaient pour rien là dedans. Ces protagonistes, n'avaient-ils donc aucune morale?

Mon interlocuteur se contenta de relever les yeux de sa tasse de thé qu'il tenait des deux mains pour se réchauffer.

"Pensez-vous donc que, parce que je demande l'hospitalité en échange d'un récit, que celui-ci sera un conte héroïque? Je vous ai promis une histoire vraie, au conséquences graves et implications importantes. Pas une histoire morale faite de héros."

Toujours était-il qu'ils libérèrent Duncan Helliot et un grand nombre de prisonniers politiques, maintenant équipés d'armes!


Il se faisait tard, et je tombais de sommeil. La suite attendrait demain.